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Le monde du livre

Livre papier vs Ebook vs Audiobook

De nos jours, la littérature connaît une mouvance importante avec l’apparition du livre numérique au cours des années 2000, puis de l’audiobook depuis plus récemment, permettant ainsi de conquérir un nouveau public. 

Quel support choisir et pour quel usage ? Nous allons étudier la question.   

Le livre papier 

Tout a commencé sur des tablettes d’argile aux alentours de 4000 av. J.-C., pour voir apparaître ensuite les rouleaux de papyrus datant de 2400 av. J.-C., puis les parchemins environ 2 siècles av. J.-C. et les tablettes de cire, premiers supports d’écriture datant de la Rome antique. Viennent ensuite les codes (codex), les premiers livres dotés d’une couverture en bois et de feuilles de papyrus manuscrites au recto et au verso pour arriver à l’impression munie des caractères mobiles d’argile avec un système de tablettes rotatives, importé de Chine en Europe par Johannes Gutenberg pour mener à l’impression de la Bible de Gutenberg en 1455.

Avantages

  • Un livre papier est un objet palpable qui peut être exposé, voire collectionné.
  • D’aucuns prétendent qu’un livre papier possède une âme. 
  • Il peut être dédicacé par son auteur. 

Inconvénients

  • Parce qu’il est palpable, il peut être abîmé et la présentation de son contenu altérée. 
  • Il va vieillir et potentiellement se détériorer. 
  • Il nécessite une prise en main pour le tenir et tourner les pages. 
  • Il peut être encombrant selon son format.  

Le prix d’un livre papier neuf se situe en moyenne entre 7 et 23 € selon le format.

L’Ebook 

Le premier livre numérique apparut en 1971, grâce Michael Hart qui numérisa la Déclaration d’Indépendance des États-Unis, avant de créer le projet Gutenberg avec l’objectif de numériser une grande quantité de livres pour créer une bibliothèque virtuelle libre d’accès.

Divers projets se succédèrent ensuite au cours des années 90 afin de numériser et répertorier différents contenus, différentes œuvres, pour mener à la naissance de plusieurs plateformes d’édition électronique, jusqu’au lancement en 1997 de Gallica, la bibliothèque numérique de la BNF (Bibliothèque nationale de France). 

Au cours des années 2000, commence la course aux développements des logiciels de lectures et l’émergence des premières tablettes de lecture. Nous y trouvons Adobe Flash Player avec son premier logiciel gratuit permettant la lecture de fichiers numériques en 2001 et la première tablette Cybook signée Bookeen en 2003 (après un premier lancement loupé en 1998). Suivirent ensuite la Kindle d’Amazon en 2007, la liseuse Sony, puis le produit Kobo en partenariat avec la Fnac, entre autres.

L’année 2008 marque la démocratisation de la liseuse avec une amélioration considérable de la qualité de lecture qui incite de nombreux éditeurs à distribuer les livres sous format numérique. 

Avantages

  • Une liseuse pèse environ 200 g et peut contenir des centaines de livres à emporter partout avec soi, très pratique pour se distraire dans les transports en commun, notamment.
  • Les écrans des liseuses exploitent une encre électronique, par le biais de microbilles formant les mots et qui réduit considérablement la fatigue oculaire. 
  • La liseuse permet d’adapter l’éclairage de la page (plus besoin de lampe de chevet) et de régler la taille d’écriture et le type de police. 
  • Les pages se tournent d’une simple pression tactile (plus de risque de tacher les pages). 
  • Son format de poche est facile à transporter.

Inconvénients

  • Nécessite l’achat d’un support de lecture, plutôt une liseuse pour un souci de confort de lecture. 
  • Le livre n’est pas palpable, il ne peut être exposé. 
  • Plus difficile à prêter puisque l’autre personne doit aussi posséder une liseuse.
  • Il ne peut pas être dédicacé par son auteur.

Une fois la liseuse achetée, le coût de l’ebook situé en moyenne entre 0,99 et 9,99 € est nettement plus abordable qu’un livre papier.

L’audiobook

Le principe du livre audio consiste à écouter un ouvrage, déjà publié au format écrit, lu à voix haute grâce à la synthèse vocale.

Historiquement, la lecture se faisait à voix haute dès l’Antiquité et demeure une pratique courante au XIX siècle et se spécialise pour un public malvoyant au cours du XX siècle. 

En 1975 la compagnie Books on Tape offre une large sélection d’œuvres de fiction au format audio sur cassette, puis au début des années 2000, l’accès aux livres audio s’est transformé avec l’offre numérique grandissante. 

Avantages 

  • Consultable depuis un smartphone ou une tablette, il est facilement transportable, à l’instar de l’ebook. 
  • Contrairement aux livres papier et aux livres numériques, l’audiobook permet une écoute tout étant occupé à autre chose (conduite, marche, etc.) 
  • Ce format séduit aussi un public non lecteur, mais avide d’écouter des histoires. 

Inconvénients

  • Ce marché émergeant tout juste en France, l’offre demeure pour l’instant moins fournie que pour les autres formats. 
  • Il ne parvient peut-être pas à conquérir l’intégralité du public lecteur. 

Entre 19 et 40 €, mais beaucoup de plates-formes proposent des abonnements à des prix plus abordables tels que le géant Amazon à 9,95 € ou encore Cultura à 9,99 €. 

En pratique 

Comme beaucoup de lecteurs assidus, je suis amoureuse des livres, des histoires qu’ils recèlent, certes, mais aussi de l’objet. J’aime les admirer, les toucher et sentir les pages (oui, personne n’est parfait !). Mon problème, si c’en est un, c’est que je me rends malade à l’idée de les abîmer de les corner, de les salir. De plus, je dois vous avouer que j’ai fini par manquer de place sans compter le budget qui va avec… Voyant que je n’arrivais pas à me soigner, mon cher et tendre m’a offert une liseuse en 2012. J’étais sceptique, mais je devais me rendre à l’évidence, notre deux pièces de l’époque et mes livres n’étaient pas compatibles, alors j’ai joué le jeu.

Et je suis tombée sous le charme.
J’ai avalé les livres encore plus vite qu’avant et sans me ruiner ! J’emporte ma liseuse partout, durant la pause déjeuner lorsque je travaillais en entreprise par exemple (je n’avais plus peur de tacher les pages), ou encore dans les salles d’attente. Le soir, je n’empêche plus monsieur de dormir avec la lumière et en vacances, je n’ai plus besoin de faire une sélection, j’emporte tout !

J’apprécie aussi beaucoup l’audiobook, notamment pour égayer un peu les tâches barbantes (tâches ménagères, conduite), cependant, j’ai parfois été déçue par certaines voix, comme une femme imitant une voix d’homme ou inversement. Certes, c’est une question d’habitude, mais je passe toujours par une phase déstabilisante. Sans compter que, soumise au débit du lecteur, je peux parfois manquer de temps pour poser et imaginer les scènes dans mon esprit, par exemple avec une scène d’action. 

Si je devais faire un choix, je choisirais en premier lieu l’ebook avec un énorme bonus pour le livre papier que j’aime toujours autant collectionner, souvent après l’avoir lu en numérique d’ailleurs, puis l’audiobook qui ouvre d’autres perspectives.  

En définitive, les lecteurovores sont susceptibles de trouver leur bonheur avec les ebooks tandis que les lecteurs occasionnels apprécieront peut-être toujours le toucher du papier, dans les deux cas, l’audiobook est bienvenu selon la sensibilité de chacun. 

Et vous ? À quel support va votre préférence ?       

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Les outils Trucs et Astuces

L’outil MBTI pour construire ses personnages

Il est fortement recommandé de construire les personnages avant de débuter le premier jet. 

Comment créer des personnages crédibles, profonds et attachants (ou pas), bien distincts les uns des autres, pas trop parfaits ni trop caricaturaux ?

Il existe plusieurs méthodes. Beaucoup d’auteurs établissent des fiches pour chaque personnage, mais parfois cela ne suffit pas. On peut vite tourner en rond, sans compter que pour établir des liens crédibles et solides entre les protagonistes, il est important de savoir assortir les tempéraments.

Pour se faire, il est possible de s’inspirer de nombreux systèmes pour catégoriser les personnalités, mais aujourd’hui, je vais vous parler de l’outil MBTI. 

Késako ?

Le Myers Briggs Type Indicator (MBTI) est un outil d’évaluation psychologique déterminant le profil psychologique d’un sujet parmi seize types différents développés à partir des recherches de Isabel Briggs Myers et de Katherine Cook Briggs. Une première version du questionnaire fut déposée en 1943 pour conduire à la publication du premier manuel MBTI en 1962. 

Il est notamment employé comme outil pour identifier les dominantes psychologiques des personnes dans le domaine du management ou dans le cadre des relations interpersonnelles.

À noter que cet outil fait toutefois l’objet de quelques controverses, cependant il peut se révéler fort utile pour construire des personnages fictifs de façon simple et précise.

Le fonctionnement

Le MBTI explore la personnalité à partir de quatre dimensions fondamentales pour aboutir à 16 types de personnalité :

  • La source d’énergie :

Extraversion (E) : La personne va chercher son énergie au contact du monde extérieur.

 Introversion (I) : La personne va chercher son énergie dans des moments de calme et de repli sur elle-même.

  • La manière de percevoir les informations :

Sensation (S) : La personne les perçoit de façon sensorielle, séquentielle en s’intéressant à la réalité factuelle et tangible (présente ou passée).

 Intuition (N) :  La personne fait des liens entre les informations, en s’intéressant aux possibilités, en se projetant dans le futur ou en faisant des liens entre passé, présent et futur.

  • Comment décider : 

Pensée (T) : La personne décide selon des critères logiques.

Sentiment (F) : La personne décide selon des critères subjectifs comme son propre système de valeur. 

  • La manière d’organiser sa vie :

Jugement (J) : La personne est la recherche de structure, de prévisibilité et de continuité.

Perception (P) : La personne cherche plutôt l’adaptabilité, la variabilité.

Les 16 personnalités

Les analystes 

Architecte

INTJ (Introverti – Intuition – Pensée – Jugement)

Traits dominants :

Qualités : Ils sont souvent stratégiques et conceptuels, mais aussi indépendants et logiques. Ils sont souvent capables et trouvent des solutions innovantes pour répondre à des problèmes complexes.

Défaut(s) potentiel(s) : Ils peuvent être perçus comme des individus froids et distants lorsqu’ils sont concentrés sur leurs tâches. Il peuvent faire preuve d’arrogance.

En cas de crise :

Ils peuvent ressentir un stress physique et de la colère, pouvant même devenir obsédés par des détails insignifiants jusqu’à l’excès.

Les INTJ et les relations

Ils peuvent rencontrer des difficultés à intégrer les conversations et sont souvent perçus comme secrets et réservés, voire arrogants et cyniques.

Logicien

INTP (Introverti – Intuition – Pensée – Perception)

Traits dominants :

Ils sont souvent inventifs et créatifs indépendants, détachés, logiques, mais aussi sceptiques et innovants. Ils réfléchissent de façon stratégique pour résoudre des problèmes complexes.

Défaut(s) potentiel(s) : Ils préfèrent souvent œuvrer en solitaire et peuvent manquer d’empathie. Ils ont très peur de l’échec.

En cas de crise :

Ils peuvent se sentir exclus et contrariés et être sujets à la plainte et l’hypersensibilité.

Les INTP et les relations :

Ils sont plutôt tolérants envers le comportement d’autrui, mais l’impact de leurs propos sur les autres peut parfois leur échapper. Ils sont perçus comme des individus indépendants, attachés à leur autonomie. Ils peuvent manquer d’intérêt pour les plaintes émotionnelles de leurs proches.

 Comandant

ENTJ (Extraversion – Intuition – Pensée – Jugement)

Traits dominants :

Qualités : Ils peuvent être structurés, provocateurs et curieux. Ce sont des visionnaires stratégiques. Ils sont capables d’organiser efficacement les gens et les situations. Ce sont des leaders nés.

Défaut(s) potentiel(s) : Ils peuvent négliger les besoins d’autrui. Ils sont aussi exigeants envers les autres qu’envers eux-mêmes. Ils peuvent également se montrer intimidants par leur attitude entreprenante.

En cas de crise :

Ils peuvent devenir hypersensibles, autoritaires et rigides.

Les ENTJ et les relations :

Les interactions stimulantes les dynamisent. Ils sont perçus comme décisifs et justes.

Innovateur

ENTP (Extraversion – Intuition – Pensée – Perception)

Traits dominants :

Qualités : Ils sont souvent théoriques, flexibles ainsi qu’imaginatifs et doués pour la remise en question. Ils résolvent les problèmes de façon créative et sont souvent novateurs dans leur manière de penser. 

Défaut(s) potentiel(s) : Ils peuvent parfois prendre des décisions irréalisables d’un point de vue pratique. Ils mettent parfois en cause les autres et leurs idées de façon excessive. 

En cas de crise :

Ils peuvent se sentir submergés, se renfermer, perdre leur capacité à prendre du recul et être sujets à des émotions extrêmes. 

Les ENTP et les relations :

Ils adorent les débats d’idées, leur style de conversation est généralement provocateur et stimulant. Les autres les perçoivent comme énergiques et dynamiques, mais aussi indépendants.

Les diplomates 

Avocat

INFJ (Introverti – Intuition – Sentiment – Jugement)

Traits dominants :

Qualités : Ils sont souvent compatissants, idéalistes, imaginatifs et visionnaires. Ils sont également sensibles et réservés.

Défaut(s) potentiel(s) : Ils peuvent être perçus comme des êtres individualistes, secrets, voire mystérieux. 

En cas de crise :

En cas de crise, ils peuvent à se sentir physiquement stressés et en colère, pouvant devenir obsédés par des détails insignifiants, parfois jusqu’à l’excès.

Les INFJ et les relations :

Ils sont empathiques et peuvent comprendre intuitivement les sentiments des autres, ainsi que les relations humaines et les significations complexes. Ils partagent peu leurs sentiments et peuvent être perçus comme mystérieux.

Médiateur

INFP (Introverti – Intuition – Sentiment – Perception)

Traits dominants :

Ils sont généralement flexibles, spontanés, réfléchis, attentifs. Ils sont aussi imaginatifs et originaux. Ils aiment concevoir des solutions créatives et s’engager moralement pour ce qu’ils estiment être justes. Ils aident aussi les autres à progresser et à développer leur potentiel. Ils cherchent le « bon » dans toute personne et toute situation.

Défauts(s) potentiel(s) : Réservés, ils peuvent rencontrer des difficultés à exprimer leurs idées et ainsi laisser percevoir un certain désintérêt.

En cas de crise :

Ils peuvent devenir cyniques, déprimés, agressifs et se remettre vivement en question.

Les INFP et les relations :

De nature réservée, ils choisissent avec soin les personnes auxquelles ils dévoilent leurs valeurs et sentiments les plus intimes. Ils peuvent parfois être difficiles à comprendre et sont perçus comme sensibles et introspectifs.

Inspirateur

ENFP (Extraversion – Intuition – Sentiment – Perception)

Traits dominants :

Qualités : Ce sont des esprits libres. Charmants, indépendants, énergiques et compatissants, ils sont souvent sympathiques et expressifs. Leur énergie leur permet de trouver plusieurs solutions à un problème.

Défaut(s) potentiel(s) : Ils peuvent manquer de pragmatisme, perdre patience et se décourager.

En cas de crise :

Ils peuvent se sentir submergés, se renfermer, perdre leur capacité à prendre du recul, et être sujets à des émotions extrêmes.

Les ENFP et les relations :

Ils sont inspirants et perspicaces envers les autres. Ils éprouvent aussi toutes sortes de sentiments et d’émotions intenses. Leur entourage les perçoit comme enthousiastes avec des talents multiples.

Protagoniste

ENFJ (Extraversion – Intuition – Sentiment – Jugement)

Traits dominants :

Qualités : Ils sont chaleureux, conviviaux, coopératifs et d’un grand soutien, mais également organisés et persuasifs. Ils sont doués pour établir un consensus et sont des meneurs charismatiques.

Défaut(s) potentiel(s) : Leurs décisions peuvent parfois manquer de pragmatisme. Ils peuvent se montrer aussi exigeants envers les autres qu’envers eux-mêmes et se décourager s’ils ne reçoivent pas l’attention attendue.

En cas de crise :

Ils peuvent devenir pessimistes, rigides, sujets au doute et au manque de tact.

Les ENFJ et les relations :

Ils sont attentifs aux autres et se montrent encourageants. Leur entourage les perçoit comme bienveillants, expressifs et agréables.

Les Sentinelles

Logisticien

ISTJ (Introverti – Sensation – Pensée – Jugement)

Traits dominants :

Qualités : Ils sont dignes de confiance, minutieux, consciencieux, procéduriers, réalistes, mais aussi réservés. 

Défaut(s) potentiel(s) : Ils ont tendance à camper sur leurs positions et sont parfois perçus comme rigides et froids.

En cas de crise :

En cas de crise, ils savent se remettre en question et étouffer leurs intérêts au profit de la structure et la logique. En cas d’inquiétude élevée, ils peuvent devenir accusateurs et pessimistes et peuvent même se fermer.

Les ISTJ et les relations :

Leurs rapports avec autrui sont souvent bons. Ils respectent leurs engagements et sont souvent perçus comme des personnes cohérentes et méthodiques, attachées aux procédures/traditions.

Défenseur

ISFJ (Introverti – Sensation – Sentiment – Jugement)

Traits dominants :

Qualités : Ils sont organisés, pragmatiques, patients et compréhensifs, mais aussi dignes de confiance, loyaux et traditionnels. Ils savent faire preuve de bon sens et tirent parti de leur expérience pour résoudre les problèmes des autres.

Défaut(s) potentiel(s) : Ils peuvent manquer d’assurance et fonder leurs décisions sur les souhaits supposés d’autrui. 

En cas de cirse :

Ils peuvent devenir accusateurs et pessimistes, mais également se fermer.

Les ISFJ et les relations :

Ils sont généralement dignes de confiance et au service des personnes et des groupes auxquels ils sont associés. Ils honorent leurs engagements et aiment préserver les traditions.

Directeur

ESTJ (Extraversion – Sensation – Pensée – Jugement)

Traits dominants :

Qualités : De nature logique et réaliste, ils sont souvent bons gestionnaires. Ils savent se motiver les troupes. Ils n’hésitent pas à prendre des décisions difficiles lorsque cela est nécessaire. 

Défaut(s) potentiel(s) : Ils peuvent manquer d’empathie et se montrer trop exigeants envers les autres. 

En cas de crise :

Ils peuvent devenir hypersensibles, autoritaires et rigides.

Les ESTJ et les relations :

Ils aiment interagir avec les autres. Dans les relations intimes, ils prennent leur rôle au sérieux et le remplissent d’une manière responsable. Leur entourage les perçoit comme consciencieux et dignes de confiance.

Consul

ESFJ (Extraversion – Sensation – Sentiment – Jugement)

Traits dominants :

Qualités : Ils sont très empathiques, chaleureux, reconnaissants, pleins d’entrain, loyaux et d’un grand soutien, mais également réalistes et organisés. Ils sont très ouverts aux autres et expressifs dans leurs relations. Ils restent néanmoins factuels et apprécient les procédures efficaces.

Défaut(s) potentiel(s) : À trop se tourner vers les autres, ils peuvent se laisser influencer pour répondre aux souhaits supposés d’autrui.

En cas de crise :

Ils peuvent devenir pessimistes, rigides et sujets au doute et au manque de tact.

Les ESFJ et les relations :

Ils sont très attentifs aux besoins de chacun. Leur entourage les perçoit comme sensibles et convaincants.

Les explorateurs

Virtuose

ISTP (Introverti – Sensation – Pensée – Perception)

Traits dominants :

Qualités : Ils sont souvent analytiques, pratiques, réalistes, mais aussi logiques et adaptables. Ils aiment apprendre et se perfectionner. Ils savent conserver leur calme et résoudre rapidement les problèmes.

Défaut(s) potentiel(s) : Ils peuvent se focaliser sur un détail et omettre l’ensemble. La collaboration avec autrui peut parfois être difficile.  Les limites imposées et les directives peuvent leur poser problème.

En cas de crise :

Ils sont capables de conserver leur calme jusqu’à un certain point et peuvent alors se sentir exclus et contrariés. Ils peuvent également se révéler hypersensibles.

Les ISTP et les relations :

Ils sont souvent égalitaires et tolérants, mais peuvent se montrer fermes lorsque leurs principes logiques sont attaqués. Leur entourage peut rencontrer des difficultés à les cerner en raison de leur nature réservée.

Aventurier

ISFP (Introverti – Sensation – Sentiment – Perception)

Traits dominants :

Qualités : Ils sont souvent coopératifs, modestes, doux, loyaux et s’adaptent facilement. Ils aiment rendre service aux autres, réunir les gens et encouragent leur coopération. Ils aiment explorer et expérimenter.

Défaut(s) potentiel(s) : À trop se soucier des autres, ils peuvent parfois taire leurs opinions ou reporter leurs décisions. 

En cas de crises :

Ils peuvent devenir cyniques, déprimés, agressifs et se remettre vivement en question.

Les ISFP et les relations :

Ils aiment suivre leur propre chemin et encouragent les autres dans ce sens. Réservés, ils aident leur entourage par leurs actions plus que par leurs paroles. Ils sont aussi perçus comme des personnes imprévisibles.

Entrepreneur

ESTP (Extraversion – Sensation – Pensée – Perception)

Traits dominants :

Qualités : Ils sont paradoxalement énergiques et analytiques, mais aussi sociables, enthousiastes, logiques, observateurs et pleins de ressources. Ils savent motiver les autres en apportant de l’énergie aux situations. Ils font preuve de bon sens pour affronter les problèmes de manière inventive et/ou ingénieuse.

Défaut(s) potentiel(s) : Ils peuvent rencontrer des difficultés à intégrer un cadre trop réglementé. Plutôt impulsifs, ils agissent d’abord et réfléchissent après. Les sujets sérieux les ennuient.

En cas de crise :

Ils peuvent se renfermer, devenir distraits et paranoïaques, avec des sentiments d’angoisse chronique.

Les ESTP et les relations :

Ils aiment la vie passionnément et s’y plongent totalement. Leur entourage les perçoit comme des aventuriers et des dépanneurs pragmatiques. Ils aiment s’amuser, être entourés et attirer l’attention. Exaltants, convaincants et hauts en couleur, ce sont des chefs de groupe.

Amuseur

ESFP (Extraversion – Sensation – Sentiment – Perception)

Traits dominants :

Qualités : Ils sont spontanés, conviviaux, bavards et très enjoués et pleins de ressources. Ces traits de caractère les rendent sympathiques et enthousiastes.

Ils s’adaptent facilement aux gens qui les entourent et aux situations. Ils profitent de la vie et aiment être entourés.

Défaut(s) potentiel(s) : Ils peuvent se laisser distraire très facilement.

En cas de crise :

Ils peuvent se renfermer, devenir distraits et paranoïaques, avec des sentiments d’angoisse chronique.

Les ESFP et les relations :

Ils sont de grands amoureux de la vie, ce qui comprend la nourriture, les vêtements, les animaux et la compagnie des autres. Dans les relations, ils sont perçus comme un grand soutien, aimant s’amuser.

J’espère que ce tour d’horizon des 16 types de personnalité vous aidera dans la construction de personnages fictifs. N’hésitez pas à me faire part de vos questions. 

Sources

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Infos pratiques

Édition : les démarches légales obligatoires…

Maintenant qu’il a décidé de s’orienter vers l’auto-édition, Zéli m’a récemment interrogée sur les démarches administratives à réaliser, alors voici un petit récapitulatif à épingler.

Dans le cadre de la publication de son roman, un auteur-éditeur se doit de respecter certaines mentions légales et d’effectuer quelques démarches obligatoires.

En France, le dépôt légal est obligatoire à partir du moment où l’ouvrage sort du cercle familial et est mis à disposition d’un public.
Pour procéder à ce dépôt légal, selon le Décret n°8168 du 3 décembre 1981- Article 7, le livre doit respecter certaines normes et être identifié par un ISBN (International Standard Book Number) qui est en quelque sorte la pièce d’identité de l’ouvrage.

LIVRES PAPIER

Mentions obligatoires

Un ouvrage destiné au public (qu’il soit édité par une ME ou un auteur indépendant) doit donc faire l’objet d’un dépôt légal, mais pour cela il est important de faire figurer sur votre livre certaines mentions obligatoires.

  • Nom et adresse de l’éditeur.
  • Nom et adresse de l’imprimeur
  • Prix de vente en euros sur la couverture.
  • Mois et année du dépôt légal.
  • ISBN (il doit apparaître à l’intérieur et sur la couverture)

ISBN
(International Standard Book Number)

L’ISBN s’acquiert auprès de l’organisme l’Afnil, l’Agence francophone pour la numérotation internationale du livre. Pendant longtemps, la démarche fut gratuite, mais avec l’augmentation du nombre de demandes, l’Afnil a changé sa politique tarifaire en 2017. Désormais, chaque nouvel éditeur doit payer 28 € pour la première attribution, il reçoit alors une liste de plusieurs ISBN selon sa demande. Le délai d’attente est de 3 semaines, mais il est possible de le réduire à 2 jours ouvrés moyennant 55 €.
Chaque édition du livre doit posséder son propre ISBN, c’est-à-dire que les versions brochée, reliée, de poche et numérique d’un même ouvrage possèdent chacune leur propre identification.

Dépôt légal d’un livre papier

Lorsque l’ouvrage est identifié, l’auteur-éditeur peut alors effectuer le dépôt auprès d’un organisme dépositaire comme la BNF, la Bibliothèque nationale de France. Cette démarche relativement simple consiste à envoyer par courrier un exemplaire du livre accompagné d’un formulaire complété. Ce dépôt constitue également une preuve d’antériorité dans le cadre de la protection du droit d’auteur, mais nous pourrons approfondir ce sujet dans un autre article si cela vous intéresse.
Pour une œuvre destinée à un jeune public, l’auteur-éditeur doit déposer 2 exemplaires de son ouvrage auprès de la CSCPJ, Commission de surveillance et de contrôle des publications destinées à la jeunesse.
Ces envois à la BNF sont gratuits puisqu’ils bénéficient de la franchise postale. Indiquez simplement « Franchise postale, Dépôt légal, Code du Patrimoine Article L132-1 » sur votre colis.

LIVRES NUMÉRIQUES

Mentions obligatoires

Comme la version papier, le livre numérique est soumis à certaines normes, même s’il est distribué gratuitement.

  • Nom et adresse de l’éditeur.
  • Prix de vente en euros sur la couverture.
  • ISBN

À chacun son ISBN

Comme indiqué plus haut, chaque version du livre possède son propre ISBN. Cela est également valable pour les livres numériques, .epub, .pdf, .mobi, .pdb.
Si vous éditez votre ebook sur Amazon, l’ISBN n’est pas nécessaire parce que la plateforme lui attribue automatiquement un code ASIN (Amazon Standard Identification Number). En revanche, si vous envisagez de proposer votre roman via plusieurs revendeurs en ligne, il est important de lui réserver un ISBN de votre liste fournie par l’Afnil.

Dépôt légal d’un livre numérique

Le dépôt légal concerne également le contenu des livres numériques (non l’outil de lecture ou tablette) et dépend du dépôt légal de l’internet selon les modalités prévues par le Code du patrimoine.

L’auteur-éditeur n’a aucune démarche à faire. Les collectes sont automatisées via des robots qui réalisent des échantillonnages représentatifs des collections.

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Sources

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Le monde du livre

Auto-édition : Les pleins pouvoirs

Je suis ravie de vous retrouver pour étancher notre soif de réponses concernant cette jungle hostile que constituent les différents modes d’éditions.
Mon ami Zéli désespère et commence à baisser les bras… pourtant, je vous assure, son roman mérite vraiment de trouver ses lecteurs… et les lecteurs seraient enchantés de découvrir son travail.

Vous croyez également en votre roman ?

Il n’y a plus de place pour vous au sein de l’édition traditionnelle ? Et les offres proposant des contrats à compte d’auteur ne vous correspondent pas ?
Vous êtes prêt à retrousser vos manches pour aider votre roman à trouver ses lecteurs ?

Vous êtes au bon endroit.

Nous abordons aujourd’hui notre dernier mode d’édition qui est l’auto-édition et toute sa palette de possibilités.

L’auteur a tous les droits…

Contrairement à l’édition traditionnelle où l’auteur cède ses droits à l’éditeur, dans ce concept, il reste l’unique propriétaire de son ouvrage.
De plus, la propriété littéraire confère à tout auteur d’une œuvre de l’esprit le droit de la divulguer et d’en retirer un profit au travers du droit de reproduction qu’il peut exploiter par le biais de l’auto-édition. Il devient donc l’éditeur de son propre texte, il devient auteur indépendant. Ne vous y trompez pas, auteur-éditeur est un métier à part entière et surtout très complet.

Pas de droits d’auteur…

L’auteur-éditeur ne perçoit pas de droits d’auteur. Ses revenus résultent de la vente de ses livres. Généralement, un certain pourcentage est réservé à régler les taxes et impôts. Sur le taux restant, le ou les prestataire(s) sollicité(s) pour la commercialisation s’octroient également un pourcentage

Les avantages  ?

  • L’auteur conserve l’intégralité de ses droits.
  • L’auteur garde un contrôle total sur la conception du livre.
  • L’auteur peut proposer un ouvrage plus personnel, plus original ou n’entrant pas dans les cases de l’édition traditionnelle.
  • Il peut faire appel aux prestataires de son choix (ex : un illustrateur dont il apprécie le travail)
  • La rémunération peut s’élever jusqu’à 70 % du prix de vente.
  • La durée de commercialisation de l’ouvrage n’est pas soumise à la validité d’un contrat comme dans l’édition traditionnelle. L’auteur peut commercialiser son roman ad vitam si cela lui chante.
  • La commercialisation est très rapide (quand qu’elle peut s’étendre à plus d’un an par le circuit traditionnel).

Les contreparties  ?

Dans ce système, l’auteur-éditeur se doit d’être autonome sur tous les fronts. Il peut décider de tout réaliser lui-même ou bien faire appel à des tiers, comme des amis ou même des professionnels. Dans tous les cas, il demeure le chef d’orchestre.

  • Il se charge de la relecture/correction du texte.
  • Il réalise la maquette du livre ainsi que la couverture.
  • Il se charge de l’impression.
  • Il effectue les démarches administratives concernant la publication officielle comme les dépôts légaux.
  • L’auteur assure la promotion (service presse, publicité…).
  • Il organise ses interventions publiques (séances de dédicaces, salons).
  • Il assume la diffusion et la vente de son ouvrage.
  • Il doit tenir la comptabilité recettes/dépenses pour les déclarer aux services des impôts.

Ne pas confondre auto-édition
et auto-publication…

Étonnant ?
L’auto-publication consiste à diffuser tout simplement son écrit auprès du public généralement de façon gratuite. Certaines plateformes, présentées comme des réseaux sociaux, permettent d’offrir des écrits (achevés ou non) aux lecteurs de façon spontanée. Cette démarche n’inclut aucun service de relecture, de correction, de mise en page, d’illustration et de diffusion. Elle est donc accessible à tout le monde dans un moindre coût et dans un moindre effort, alors qu’avec l’auto-édition, comme son nom l’indique, l’auteur effectue un véritable travail d’éditeur.

Une réputation qui précède…

Le manque de reconnaissance est un aspect que l’on néglige parfois, mais qui peut constituer un inconvénient un peu lourd à porter, surtout au départ. Les étiquettes « médiocre » et « amateur » vous collent aux basques et sont chaudement entretenues par les professionnels du milieu.
Pour beaucoup d’éditeurs (surtout les anciens du milieu), le principe de l’auto-édition est une faute déontologique. Ils estiment que les textes auto-édités n’ont pas été choisis par les directeurs littéraires, les lecteurs des comités et qu’ils sont donc indignent d’apparaître sur le marché.
Toutefois, nous avons découvert lors de nos recherches passées, que beaucoup de bons ouvrages se font refouler parce qu’ils ne s’intègrent pas à la norme éditoriale ou parce qu’ils ne sont économiquement pas rentables en raison du marché de niche ciblé. Les ouvrages de nouveaux genres peuvent également se voir refermer la porte au nez en raison du risque financier encouru. J.K. Rowling a été rejetée par les maisons d’édition pendant dix ans avant de signer un contrat pour son jeune sorcier.

Par ailleurs, il n’est pas rare de voir un auteur auto-édité se faire approcher par une maison édition après avoir essuyé moult refus. Devons-nous comprendre que les avis des comité de lecteurs ne sont pas forcément représentatifs de l’opinion de l’ensemble des lecteurs français ?

N’oublions pas qu’il est aussi fréquent de voir des auteurs auto-édités ouvrir leur propre maison d’édition et contredire ainsi toutes les idées reçues… De plus, un certain nombre d’auteurs édités à compte d’éditeur choisissent l’indépendance après des années de déconvenue.

Trop de livres, pas assez de lecteurs…

D’aucuns prétendent que la conséquence directe à l’auto-édition est un excès du nombre de titres par rapport au nombre de lecteurs potentiels. Pourtant, les lecteurs français assidus peuvent dévorer plus d’une vingtaine de livres pas an…
Et si nous les laissions décider de ce qu’ils aiment, plutôt que de leur imposer ?

Les éditeurs traditionnels proposent de belles prestations et leurs différentes démarches sont bien rodées, mais ils représentent avant tout des entreprises lucratives que les ventes de livres auto-édités n’enrichissent pas… Les auteurs indépendants ont aussi la réputation de casser les codes, de remettre en question l’ordre établi ce qui, naturellement, ne peut pas être du goût de tout le monde.

Le problème récurrent…

Sans équipe pour tenir le front, il est parfois compliqué de soigner tous les aspects de l’édition…
Il fut un temps où les ouvrages auto-édités (souvent issus d’une impression numérique) souffraient d’une réputation de mauvaise facture face à l’impression Offset des éditeurs. Seulement, l’évolution des technologies offre désormais une impression de qualité égale. De plus, le système émergeant de l’impression à la demande a permis aux petites structures et aux indépendants de conquérir le marché du papier.

Il persiste toutefois une réelle contrainte, il s’agit des corrections orthographiques, typographiques, syntaxiques etc… Toute personne maîtrisant la langue est susceptible de commettre des erreurs sur un ensemble 400 pages. Et comme, la plupart du temps, l’auteur connaît son texte par cœur, le cerveau repère plus difficilement les fautes, notamment les coquilles.
Pour y remédier, plusieurs solutions sont possibles. L’auteur peut se munir d’un logiciel correcteur plus poussé que le standard de Word par exemple. Je pense notamment à Antidote qui est capable de relever les erreurs de langues, de typographie et les fautes de style (nous parlerons de cet outils plus en détails dans un autre article). Il peut également faire appel à un correcteur « humain », comme un ou des bêta-lecteur(s) à l’œil aiguisé et disposant d’une bonne maîtrise de la langue.

Plusieurs professionnels se sont même aventurés sur ce marché bien juteux. J’ai moi-même effectué des demandes de devis pour Délivrance. Pour ce tapuscrit de plus d’un million de caractères, j’ai reçus des devis allant de 1200 à plus de 4000€. Je me suis finalement tournée vers une maison d’édition locale qui m’a proposé une facture de 500€ pour une correction orthographique/typographique et le résultat est plus que satisfaisant.

Auto-édition oui, mais pas
n’importe comment.

Alors oui, la phase de relecture/correction est primordiale et ne doit pas être négligée, parce que si elle ne remet pas en cause la qualité de l’intrigue et la structure du roman, elle peut cependant décourager les lecteurs qui ne se priveront pas pour partager leur déception.

Concrètement, comment ça se passe ?

Le phénomène de l’auto-édition existe depuis les années 60, mais il a réellement pris son envol au début des années 2000 grâce au développement du marché du livre numérique. Depuis, de nombreuses plate-formes en ligne ont vu le jour pour aider ces auteurs parfois démunis devant l’ampleur de la tâche.

Simple et efficace…

L’auto-édition numérique libère l’auteur-éditeur des contraintes de l’impression du papier, de la diffusion par les réseaux traditionnels, ou de l’expédition par voie postale et permet un contact direct avec les lecteurs. Pour se faire, il vous suffit de télécharger un fichier Word (ou un fichier ePUB de préférence) de votre texte sur de nombreuses plates-formes spécialisées et votre roman sera disponible en ligne sous quarante-huit heures ! Ces libraires en ligne vous permettent ensuite de suivre l’évolution des ventes de votre ouvrage en créant simplement un compte auteur. De plus, au cours des dernières années, de nombreuses structures se sont imposées sur ce nouveau marché pour étendre l’offre à la publication papier. Une véritable révolution dans le domaine de l’auto-édition.

Qui sont-elles ?

Elles ont pour noms Lulu, Kobo Writing Life, Books on Demand, Kindle Direct Publishing, TheBookEdition, Librinova et bien d’autres… Ces plates-formes proposent leurs services pour publier votre ebook et même une version brochée pour certaines d’entre elles. Généralement, ces publications s’accompagnent d’une diffusion dans les marketplaces et/ou certaines librairies en ligne, voire un référencement chez Dilicom pour une visibilité auprès des librairies physiques avec prise en charge des commandes et de l’aspect logistique.

Ces structures peuvent se révéler des appuis très solides. Néanmoins, il incombe de nouveau à l’auteur de choisir avec soin son prestataire pour répondre au mieux à ses besoins.
Quel type de produits ?
Quel est le public visé ?
Comment l’atteindre ?
Nous analyserons plus en détail leurs prestations dans un prochain article.

Quelques graphiques pour éclaircir la répartition du prix HT d’un livre

Notes :
– Les pourcentages sur l’édition traditionnelle sont des moyennes communiquées par le Ministère Français de la Culture et de la Communication. Elles peuvent naturellement varier selon la catégorie éditoriale (art, bande dessinée, sciences humaines, encyclopédies…) et le format de l’ouvrage (beau livre, poche…), mais également selon les modalités de diffusion et de distribution du livre.
– Les pourcentages sur l’auto-édition sont observés sur un ouvrage broché de 500 pages publié via Kindle Direct Publishing et commercialisé 16€ HT.
– Une TVA à 5.5% s’ajoute au prix HT pour former le prix TTC.

Tout faire soi-même…

Un correcteur ou une solide équipe de bêta-lecteurs a lu, relu et corrigé à maintes reprises votre texte ?
Vous avez trouvé l’illustration idéale sur une banque d’image ?
Vous maîtrisez Photoshop ou GIMP pour confectionner la couverture de votre bouquin ?
Grâce à divers logiciels, vous avez pu établir une maquette bonne à imprimer de votre ouvrage ?
Alors vous pouvez aussi choisir l’option « do it yourself ».
Maintenant que vous avez tout ce qu’il faut sur votre clé USB, pensez à faire votre demande d’ISBN (voir l’article > Édition : Les démarches légales obligatoires) et filez voir votre imprimeur.

Vous avez désormais votre tirage en stock dans votre placard et il vous échoit alors d’assurer la diffusion, la distribution et la promotion de votre ouvrage. Vous pouvez donc démarcher les libraires pour leur proposer d’ajouter votre roman à leur catalogue. Vous pouvez aussi le référencer chez Dilicom notamment ou encore le proposer à la vente sur les marketplaces. Il faudra aussi vous organiser pour les expéditions postales vers vos lecteurs ou les points de vente. Ce sera l’occasion de leur envoyer en bonus une petite dédicace 😉 Au milieu de tout cela, il vous appartient aussi d’organiser vos interventions publiques (séances de dédicaces, salons).

En définitive…

Qui a dit que l’auto-édition était la solution de facilité ? Que nenni !
Certes, devenir auteur/éditeur ne s’apprend pas en un jour, il fut un temps, où les auteurs auto-édités manquaient d’informations et de moyens. Le travail qui pouvait en résulter (français approximatif, non-respect des bonnes pratiques de mise en page, couverture de mauvaise résolution, etc.) a terni la réputation de ces auteurs indépendants au fil des années.

Faut-il censurer les chanteurs débutant dans leur garage, le métro ou leur chaîne YouTube ? De Renaud à Ben Harper en passant par Téléphone, combien de grands artistes ont été découverts de cette manière ?

De nos jours, les aides à l’auto-édition fleurissent de partout (logiciels, structures spécialisées, free-lances). De nombreux professionnels se sont mobilisés sur ce marché pour accompagner ces auteurs désœuvrés, mais aussi pour éclaircir cet univers mystique et fermé de l’édition. Il est désormais à la portée de chacun de fournir un bon travail ou de se faire accompagner. Néanmoins, je ne vais pas vous leurrer, vous risquez de vous arracher les cheveux à bien des étapes et à moins que vous consacriez beaucoup d’énergie à la promotion de vos ouvrages, il est souvent difficile de se démarquer de tous les autres auteurs…
Nous avons vu précédemment que 67% des auteurs édités à compte d’éditeur étaient également contraints d’exercer une autre activité professionnelle pour vivre. Néanmoins, il se trouvent un certain nombre de romanciers auto-édités qui parviennent à vivre de leur écriture…

Quoi qu’il en soit, mon ami Zéli est plus déterminé que jamais. Maintenant qu’il a toutes les cartes en main, il va évaluer les différentes possibilités en fonction de ses attentes, du public ciblé et de ses ressources…

Et vous, pour quelle solution optez-vous ?

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Sources

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Trucs et Astuces

La narration

Zéli et moi échangeons souvent sur nos méthodes d’écriture, nos idées, nos difficultés. Et dernièrement, nous avons partagé nos opinions sur la narration et soulevé quelques interrogations. Quel type de narrateur ? Je ? Il ? Quelle valeur temporelle ? Présent ? Passé ?

Cela fait beaucoup de questions.
Mes premières ébauches étaient écrites à la 3ème personne du singulier. Oui, j’ai grandi avec Harry Potter. Ce n’est que bien plus tard que j’ai commencé à écrire à la 1ère personne du singulier. En revanche, j’hésite encore avec la valeur temporelle.
J’ai toujours souhaité construire un récit au présent, mais les tests que j’ai faits… eh bien…, ne sont restés que des tests justement. Combien de chapitres ai-je dû retravailler pour revenir au temps passé plus sécurisant ? Plusieurs dizaines, je le crains.

Zéli m’a scruté avec des yeux ronds quand je lui ai fait part de mes déboires… ben oui, parce que lui ne se pose pas autant de questions. Il écrit comme il le ressent et la narration au présent à la première personne du singulier est quelque chose de naturel pour lui.

Et vous ?

Pour trouver des réponses à mes questions, ou en tout cas pour m’aider à comprendre d’où provient cette difficulté, j’ai jugé que des révisions s’imposaient. Oui, même si j’écris beaucoup (un euphémisme !), pour moi, les cours de Français sont un peu loin.

Je vous propose de creuser ensemble la question du statut du narrateur et de la valeur temporelle.

Le statut du narrateur…

En premier lieu, notons qu’il ne faut pas confondre l’auteur et le narrateur.
L’auteur est le concepteur de l’intrigue, celui qui imagine l’œuvre (roman, nouvelle, etc…) tandis que le narrateur est celui qui raconte l’histoire. Il est important de distinguer l’auteur de son/ses personnage(s), ainsi, un écrivain peut narrer l’histoire d’un serial killer sans être considéré comme adepte des mêmes travers.
Il est aussi possible que plusieurs voix se partagent la vedette, nous parlons alors de récit polyphonique.

Statut interne

Le narrateur peut être « personnage » principal ou secondaire, autrement dit, il incarne un protagoniste de l’histoire. Nous suivons les péripéties à travers son regard, ses émotions. Nous parlons alors d’un narrateur homodiégétique ou autodiégétique s’il est le personnage principal.
Pour ce faire, l’auteur utilise souvent la première personne du singulier « je », mais il n’est pas exclu de trouver des récits à la troisième personne du singulier « il ». Dans ce cas, le narrateur effectue une « projection » dans l’esprit du personnage, il entre dans sa tête.
Dans les deux cas, ce statut implique une subjectivité totale des événements qui dépend de la vision et de la psychologie du protagoniste. Il est alors à la charge du lecteur de différencier le factuel des opinions du personnage.

Statut externe

Le statut peut aussi être externe avec un narrateur extradiégétique, c’est-à-dire extérieur au récit. Il s’agit alors d’une voix indéterminée qui n’est ni celle de l’auteur ni celle d’un protagoniste. Bien qu’il se focalise généralement sur un ou plusieurs personnages, le lecteur n’a pas accès à leur esprit, à leurs pensées, à leurs doutes, à leurs tourments et à leur vision des choses.
Ce statut est généralement caractérisé par l’emploi de la 3ème personne du singulier « il ».
Le narrateur externe peut être totalement neutre et se contenter de conter le récit tel qu’il le voit se dérouler comme une caméra embarquée.
Toutefois, il peut aussi être impliqué et se permettre de commenter, de porter des jugements de valeur sur les personnages ou les situations, ou encore émettre des sarcasmes ou faire usage de l’ironie.

Point de vue omniscient

Le point de vue omniscient, ou focalisation zéro, permet au lecteur d’acquérir de larges connaissances sur l’univers, sur les faits et gestes des différents personnages ainsi que sur les situations.
Parce que le narrateur omniscient sait tout, telle une entité divine.
Il connaît les pensées et les intentions de chacun. Il a accès aux informations qui échappent aux protagonistes. Il fournit tous les détails au lecteur. Ses affirmations, ses descriptions sont forcément vraies et crédibles. Il n’est pas influencé par la subjectivité des personnages.

Alors, « je » ou « il » ?

L’emploi de la troisième personne permet de conserver une certaine distance entre l’auteur et son/ses personnage(s). Certains lecteurs boudent les récits à la première personne parce qu’ils sentent leur regard de l’histoire biaisé par la subjectivité de l’auteur. De plus, l’emploi du « il » permet de s’émanciper des tics de langage des protagonistes alors restreints aux dialogues.
Par ailleurs, l’utilisation de la troisième personne facilite le changement de narrateur, notamment quand vous livrez le point de vue de plusieurs personnages à la fois.

La narration homodiégétique avec la première personne du singulier « je », implique davantage le lecteur. C’est le héros qui conte son histoire comme il la vit, comme il la perçoit, comme il la ressent.
En tant qu’auteur, vous devez incarner votre personnage, le connaître par cœur, ses réactions, ses pensées, ses émotions et vous imprégner de son passé, de ses traumatismes, de ses peurs. Vous devez aussi adapter votre écrit, votre vocabulaire au langage du personnage parce que c’est bien lui qui parle.

Dans le cas d’un récit polyphonique, soyez vigilants lorsque vous switchez d’un personnage à un autre pour garder le fil de leurs pensées, de leur état d’esprit. Il convient d’établir une narration propre à chacun des protagonistes-narrateurs.
Par ailleurs, notons que ce point de vue interne limite les informations à ce que voit, entend et ressent le narrateur.

Les pièges à éviter…

Avec l’emploi de la première personne du singulier, vous devez trouver un moyen de rendre votre personnage (même le plus détestable) sympathique, attachant, intéressant, captivant. Oui, la narration à la première personne peut être barbante. Imaginez un Calimero ou un râleur… ou encore un personnage qui jure en permanence dans un Français approximatif…

Soyez vigilants aussi aux répétitions et aux monologues qui peuvent alourdir le récit.
Dans la mesure où nous sommes limités par le point de vue unique du protagoniste, nous pouvons aussi être tentés de supputer, d’émettre des suppositions sur les événements et les réactions des autres personnages. Faites cependant attention à ne pas basculer vers le point de vue externe en apportant trop d’éléments inconnus du narrateur.

Il est également important de faire évoluer progressivement votre personnage. Le lecteur doit pouvoir suivre son cheminement au fil de l’intrigue, des obstacles. Sa façon de penser, ses raisonnements, ses opinions doivent évoluer logiquement à la suite d’événements, de discussions, de rencontres. Cette progression doit être ponctuée d’interrogations, de doutes, de peurs, d’efforts et sa narration change naturellement avec lui.

La narration à la première personne est donc délicate à mettre en œuvre, mais en plus de happer le lecteur dans la tête du personnage, elle génère également un suspens naturel. Elle suscite, pour le lecteur, des interrogations, des doutes, parfois des idées faussées par les raisonnements du protagoniste. Et il est tout à fait possible d’en jouer…

La temporalité narrative… quésaco ?

En tant qu’auteur, vous disposez d’un certain choix de valeurs temporelles, de temps grammaticaux pour composer votre récit, il vous revient cependant d’assurer la cohérence de votre ouvrage.
Vous devez vous interroger sur la durée du récit, autrement dit le temps écoulé entre la situation initiale et le dénouement (trois jours, six mois, dix ans ?), ainsi que sur le moment où se situe le narrateur lorsqu’il conte les événements.

Nous distinguons trois temps :
◆ Le temps de l’écriture : l’époque où l’auteur écrit le récit.
◆ Le temps de l’histoire : l’époque où se déroule les événements ainsi que leur chronologie.
◆ Le temps de la narration : le moment où le narrateur raconte les faits et dans quel ordre il les rapporte (chronologiquement ou non).

À quelle époque se situe le narrateur ?

Il est important de déterminer à quel moment placer le narrateur par rapport aux péripéties qu’il raconte.

Dans le cadre de la narration ultérieure, il se situe après les événements. Ce sont alors les temps du passé qui sont employés (essentiellement passé simple et imparfait).

Le narrateur peut aussi vivre les événements en direct, on parle alors de narration simultanée avec l’emploi du présent.

La narration antérieure permet au narrateur de conter des événements futurs, sous forme d’anticipation, de rêve, de prophétie avec l’emploi du futur.

Le passé, toujours le passé !

Penchons-nous maintenant sur la narration ultérieure avec l’utilisation du passé. En français, il est le temps du récit par excellence. Il offre beaucoup de possibilités pour articuler votre écrit.

Le passé simple est exploité pour les actions achevées ou accomplies, précisément délimitées dans le temps et qui se succèdent ou non. C’est pourquoi il est appelé « passé de narration ». Il permet l’enchaînement des actions avec une certaine fluence.

L’imparfait est plutôt utilisé pour des actions longues, en cours ou inachevées, sans début ni fin précis. Il est le temps de la description, employé également pour des actions simultanées ou répétitives. Ce qui est dépeint à l’imparfait a encore une incidence sur le présent.
Le passé composé, comme le passé simple, marque l’antériorité d’une action sur une autre et exprime l’accomplissement d’une action.

Quid du présent ?

Plus moderne, le présent semble trouver sa place progressivement au sein de récits français, même s’il demeure très critiqué par les puristes.

L’emploi du présent offre un effet cinématographique au récit. Il donne vie à l’action avec une impression de direct. Il aide le lecteur à s’identifier au(x) personnage(s), à vivre plus intensément les événements. Le présent intensifie les émotions du lecteur.
Il est particulièrement adaptable aux récits qui se déroulent sur une durée restreinte et permet au lecteur de suivre en temps réel.

Cependant, malgré cet aspect cinématographique, le présent peut limiter les allées et venues de temps dans la tête du personnage qui reste centré sur le moment qu’il vit à l’instant T et peine à passer à des événements futurs. D’aucuns peuvent également affirmer qu’il limite l’expressivité. De plus, le passé étant le temps narratif par excellence, comme indiqué plus haut, certains lecteurs sont susceptibles de bouder ce genre de récits.

Présent ou passé ?

Vous l’avez compris, bien que le présent renvoie une impression de souplesse, de facilité, il peut s’avérer bien plus délicat à manier à en fin de compte.
Le présent peut être judicieux si vous choisissez un point de vue interne pour une histoire qui se déroule sur quelques jours. Toutefois, si elle s’étend sur plusieurs années, qu’elle fait appel à de nombreux personnages et s’appuie sur la narration plus que sur les actions, le passé peut offrir plus de possibilités ou sera peut-être plus simple à exploiter. C’est pourquoi vous devez déterminer avec soin la temporalité de votre histoire.

Néanmoins, n’oublions pas un élément important : l’aspect affectif. Vous devez être à l’aise avec la narration que vous choisissez. Interrogez-vous sur les éléments que nous avons vus plus haut et faites des tests. Si l’un des deux, présent ou passé, est bloquant, vous vous en apercevrez rapidement. Toutefois, si comme moi vous êtes buté et que vous vous acharnez à choisir la difficulté… eh bien… retroussez vos manches, faites-en un exercice de style littéraire !

Personnellement, comme vous le savez maintenant, le présent me pose problème depuis toujours. Alors, pourquoi insister ? me direz-vous. En toute honnêteté, je ne suis pas certaine de la réponse. Les ouvrages au présent m’ont toujours attirée de par cette immersion totale, mais je pense que le goût de la difficulté est plus fort.
C’est plus fort que moi, j’adore les challenges ! Qu’à cela ne tienne, mon prochain roman sera écrit au présent !
Pour tout vous dire, j’ai déjà commencé et j’en suis à 7 chapitres…
Je suis plutôt contente du résultat.
Mon constat ? La taille des chapitres ! En comparaison, ceux de la trilogie E16 sont trois fois plus longs ! Pourtant, tous les éléments de ma trame sont présents. Cette narration me permet d’aller à l’essentiel, de rester centrée sur l’action. Les arrêts sur image, que ce soit pour les descriptions ou les introspections, sont beaucoup moins fréquents, ou en tout cas maniés différemment. Le rythme est plus soutenu. Et plus, j’écris, plus l’exercice devient naturel.
Vais-je enfin régler mon problème de volume ? (consulter l’article « Comment les maisons d’édition ont-elles fait de moi une romancière indépendante ?« )

Mon conseil ?
Faites comme Zéli ! Pas n’importe quoi, certes, restez cohérents bien sûr, mais surtout écrivez comme vous le ressentez. Ayez confiance en votre récit, il vous révélera ce dont il a besoin…

Alors, verdict ?
Pour quel statut optez-vous ? Quelle temporalité ?

J’espère que cet article vous aidera dans votre choix de la narration. N’hésitez pas à me faire part de vos questions, nous tâcherons d’y répondre ensemble avec Zéli.

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Le monde du livre

Contrat à compte d’éditeur…. oui, mais lequel ?

Mon ami Zéli vient de m’annoncer fièrement qu’il avait enfin achevé son tapuscrit après des mois de dur labeur à rédiger, relire, découper et corriger son récit. Après l’avoir félicité, je lui ai demandé s’il envisageait une parution et si oui, de quelle manière.
Déconfit, mon pauvre Zéli m’a confié qu’il rêvait de publier son ouvrage pour être lu, mais que l’univers de l’édition lui apparaissait aussi inquiétant que l’horizon glacial de l’Antarctique.

Ah… vous souhaitez également éditer votre livre ?

Et le monde de l’édition vous semble aussi périlleux que la traversée de la jungle ?

Pas de panique !

Nous allons étudier la question ensemble.

Alors, quels choix s’offrent à vous ? Eh bien plusieurs… En fait, vous en avez deux, ou trois, voire cinq…
Vous pouvez décider de le ranger dans le fond d’un tiroir pour les longues soirées d’hiver à vous rappeler le rêve que vous n’avez pas osé accomplir. Vous pouvez rendre visite à l’imprimeur du coin avec votre fichier sur clé USB et payer pour un petit tirage destiné à régaler vos proches de votre plume inconnue, ou vous pouvez choisir l’aventure de l’édition…
Nous allons plutôt nous pencher sur cette dernière option parce que Zéli désire se confronter aux critiques du grand public.
Vous aussi ?
Parfait, la suite devrait vous intéresser.

Avant toute chose, nous remarquons qu’il existe plusieurs systèmes d’édition et surtout, plusieurs types de contrats par mode d’édition. Nous occuperons donc les prochaines semaines à approfondir chacun de ces systèmes individuellement. Il y a l’édition à compte d’éditeur, l’édition à compte d’auteur ainsi que l’auto-édition.

Aujourd’hui, nous allons observer à la loupe l’offre proposée par les éditeurs traditionnels, le Saint-Graal pour les écrivains… mais qu’en est-il vraiment ?

Le Saint-Graal des écrivains… à quoi ressemble-t-il ?

Ces éditeurs traditionnels proposent des contrats à compte d’éditeur régis par l’article L 132-1 du Code de la Propriété Intellectuelle. Ils assument l’ensemble des frais liés à l’édition de l’ouvrage ainsi que tous les risques éditoriaux et se chargent de la diffusion et de la publicité. Ils rétrocèdent également une rémunération à l’auteur, que l’on appelle des droits d’auteur, en échange de la cession de ses droits d’exploitation. Dans certains cas, l’auteur peut même percevoir un à-valoir, une somme prédéfinie versée avant le premier tirage.

Quelques chiffres à retenir…

88 000

auteurs de textes édités à compte d’éditeur.

87%

de ces auteurs perçoivent des droits d’auteurs inférieurs ou égaux au SMIC.

67%

de ces auteurs exercent une autre activité professionnelle.

8,2%

Pourcentage moyen des droits d’auteur sur les livres imprimés.

Précision : seuls les auteurs ayant signé un contrat à compte d’éditeur perçoivent des droits d’auteur. Les contrats à compte d’auteur et l’auto-édition n’engendrent pas de droits d’auteur mais des revenus commerciaux.

Au cours de mes recherches, j’ai pu observer que ce monde prétendument idyllique peut présenter plusieurs facettes, sous la forme de différents types de contrats.

En théorie, le contrat dit classique reprend les caractéristiques citées plus haut et comporte les avantages et les inconvénients suivants :

Les avantages ?

  • Ces éditeurs apportent leur expertise sur votre travail, suggèrent des axes d’amélioration, gèrent la correction, la mise en page, confient l’élaboration de la couverture à un professionnel de l’infographie ou un illustrateur, assurent la diffusion et la distribution auprès des librairies et supervisent la promotion. Vous ne vous occupez de rien.
  • Vous jouissez de la réputation associée au terme magique « Contrat à compte d’éditeur ».
  • Le contenu ne peut pas être modifié sans votre accord, parce que l’auteur conserve ses droits moraux qui concernent le droit de divulgation, le droit de paternité, le droit au respect de l’intégrité de l’œuvre, le droit de retrait…
  • Certains professionnels peuvent vous proposer une avance de royalties, ce que l’on appelle un à-valoir, en fonction du pourcentage négocié et du nombre d’exemplaires du premier tirage défini par le contrat. Cette avance est acquise. Autrement dit, si ce premier tirage ne s’écoule pas entièrement, l’auteur conserve la somme, mais percevra de nouveau à partir du moment où un second tirage sera envisagé, s’il est envisagé un jour.
    Exemple : Votre contrat indique que vos droits d’auteur s’élèvent à 5% du prix de vente hors taxes de votre roman. En admettant que ce montant revienne à 10€, vous toucherez 0,5€ par bouquin vendu. Si un premier tirage de 1000 exemplaires est envisagé, vous recevrez donc la somme de 500€ à la signature du contrat et recommencerez à percevoir vos droits d’auteur à partir de la 1001ème vente. En revanche, si l’ensemble du premier tirage ne s’écoule pas, la somme des 500€ reste acquise. Cependant, cet à-valoir est rarement proposé et encore moins aux auteurs inconnus.
  • Le contrat doit indiquer le nombre d’exemplaires offerts à l’auteur (les petites structures peuvent céder de 1 à 5 exemplaires) ainsi que la ristourne accordée s’il souhaite s’en procurer davantage. Elle est souvent comprise entre 20 et 40 % selon les contrats. À noter que l’éditeur doit prendre en charge le coût de l’envoi.

Les contreparties ?

  • La cession des droits. Vous cédez les droits de reproduction, les droits de représentation, les droits de traduction, d’adaptation. Autrement dit, l’auteur ne peut plus en disposer d’un point de vue commercial. Sur cet aspect-là, le roman appartient désormais à l’éditeur sur la durée définie par le contrat, souvent entre trois et cinq ans pour les écrivains inconnus. Dans tous les cas, chaque droit cédé doit être explicitement mentionné dans le contrat. Soyez notamment vigilants à la question de l’édition numérique. Historiquement, cet élément n’apparaissait pas dans les contrats et depuis l’essor de ce nouveau marché, des éditeurs ont pu tenter de l’exploiter sans en être réellement propriétaires.
  • Si le contenu ne peut pas être modifié sans votre accord, vous n’avez cependant pas votre mot à dire sur l’aspect commercial, cela comprend la couverture, le marketing, les éventuelles traductions et adaptations. De plus, vous ne serez pas forcément informés de l’évolution de votre ouvrage au sein du vaste océan du livre.
  • Il faut aussi savoir que l’espérance de vie de votre bouquin en librairie est en moyenne de trois mois. Si votre livre ne parvient pas à se démarquer d’ici la prochaine saison littéraire, il devra céder sa place aux nouvelles sorties, particulièrement si vous êtes un auteur inconnu.
  • Il est aussi possible, voire fort probable selon le taille de la structure, que votre roman n’apparaisse jamais en librairie et soit uniquement commandable par le biais du réseau Dilicom par exemple.
  • Lorsque les ventes deviennent inférieures à un certain pourcentage du stock et après une certaine période (en moyenne 2 ans), l’éditeur peut retirer du marché les ouvrages non vendus direction le pilon ! Il doit alors en avertir l’auteur par lettre recommandée.
  • La rémunération de l’auteur, comme indiqué plus haut, s’effectue par rétrocession d’un pourcentage sur le prix de vente hors taxes. Pour un auteur inconnu, il s’élève généralement entre 5 et 8 % (parfois 10% pour les chanceux). Certaines structures peuvent proposer un taux progressif, par exemple 5 à 8% pour le premier tirage, 9 à 10% pour le second et ainsi de suite. Cette procédure peut s’avérer intéressante si votre roman cartonne, si ce n’est pas le cas ou qu’il ne se vend que moyennement, l’éditeur n’aura pas d’intérêts à réaliser un deuxième tirage.

Les clauses abusives et les contrats douteux…

Il faut avouer que quand on est un jeune auteur ignorant du système et des autres possibilités, cette approche est plutôt sécurisante et très tentante, restez cependant bien vigilants avant de signer. En effet, mes recherches m’ont permis de faire connaissance avec d’autres variantes… disons… un peu limites ou présentant des clauses abusives pour du compte d’éditeur.

Le droit de préférence.

C’est par exemple le cas de la clause du droit de préférence. Elle impose à l’auteur de proposer ses futurs ouvrages à l’éditeur avant de contacter un concurrent. Initialement, cette clause avait pour objectif de préserver les petits éditeurs en leur épargnant de voir leurs auteurs nouvellement propulsés débauchés par des structures plus importantes. En revanche, cette mention peut vite devenir handicapante en cas de mésentente avec votre éditeur…

Un contrat version allégée.

Parmi les contrats douteux, nous pouvons trouver une version allégée du contrat classique. L’auteur ne perçoit pas d’à-valoir ni aucun droit d’auteur avant un certain nombre de ventes. Est-il vraiment utile de préciser que le seuil en question est rarement atteint et que le pourcentage rétrocédé à l’auteur est souvent dérisoire ?

Le contrat conditionné au résultat d’une souscription par l’éditeur.

Nous trouvons également le contrat d’édition conditionné au résultat d’une souscription par l’éditeur. Certains petits éditeurs peuvent y avoir recours afin de limiter le risque financier. Cette formule signifie que le contrat ne prendra effet que lorsque l’éditeur aura reçu un certain nombre de souscriptions (des ventes par anticipation). Attention, la souscription doit être organisée et financée par l’éditeur depuis son propre fichier de lectorats. Si ce n’est pas le cas, que cette étape est à la charge de l’auteur, on bascule sur la variante à compte d’auteur que nous aborderons la semaine prochaine.
Lorsque l’éditeur a su fidéliser ses lecteurs grâce à la qualité de son catalogue, cette méthode peut s’avérer efficace et payante. En revanche, si le professionnel a pour habitude d’abuser du procédé et que les lecteurs ne sont pas au rendez-vous, l’édition du livre n’aboutira pas.

Le contrat minimum.

J’ai également découvert le contrat à compte d’éditeur minimum. Il est basé sur la standardisation des ouvrages et donc d’un large catalogue pour publier un maximum d’auteurs en réduisant les coûts de fabrications. Il est caractérisé par les éléments suivants :

  • L’auteur ne touche pas d’à-valoir.
  • La durée du contrat est généralement moins longue qu’un contrat classique et la résiliation est plutôt facilitée.
  • La relecture, la correction et les éventuelles rectifications sont à effectuer en amont par l’auteur.
  • La mise en page et la couverture sont automatisées et standardisées, autrement dit, tous les romans vendus par l’éditeur proposent la même couverture, elle peut parfois varier selon le genre de l’ouvrage (exemple : couverture noire pour un polar et rouge pour du fantastique)
  • La version numérique est proposée en ligne avec la possibilité d’une impression à la demande, toujours dans l’idée de réduire les coûts.
  • L’ouvrage fait l’objet d’une diffusion minimum, mais pas d’une publicité/promotion.
  • Certains professionnels peuvent même proposer des services facultatifs moyennant un coût supplémentaire.

Les points constituant le contrat d’édition à compte d’éditeur sont bien présents et aucune facture n’est présentée à l’auteur. En revanche, dans cette formule, l’écrivain devient aussi commercial et pour se faire, il doit acheter un certain stock de son roman. Il peut bénéficier d’une remise souvent de 20% sur lesquels il ne touchera pas de droits d’auteur.

Une certaine opacité perdure…

  • Près d’un quart des auteurs (24 %) ont eu connaissance de traductions de leurs livres à l’étranger sans en avoir été informés au préalable par leur éditeur. Et, bien que ce chiffre soit en diminution, 52 % des auteurs n’ont jamais reçu de droits lorsque leurs œuvres ont été exploitées à l’étranger.
  • Ils sont également 25 % à ne pas avoir été informés d’une mise au pilon de leurs ouvrages.
  • Ils sont 20 % à avoir constaté l’exploitation numérique de leurs ouvrages sans information de l’éditeur.
  • Ils sont 11 % à ne pas avoir été informés pour ce qui concerne une impression à la demande d’un de leurs livres.

Et l’édition numérique
dans tout cela ?

De nos jours, un contrat d’édition classique prévoit la cession des droits pour l’exploitation numérique. De plus, la loi n°2011-590 du 26 mai 2011 promulgue la pratique du prix unique pour le livre numérique. Tous les revendeurs ont désormais obligation de le vendre au prix fixé librement par l’éditeur au même titre qu’une version papier.
Le taux de rémunération de l’auteur est déterminé entre les deux parties dans le cadre du contrat d’édition. Puisqu’il n’y a pas de frais d’impression et de distribution, nous pouvons imaginer que la rémunération de l’auteur est plus élevée par rapport à l’exploitation du livre papier… Dans les faits, le taux moyen des droits d’auteur s’élève à 11,1% pour le format numérique. Le taux arrêté entre l’éditeur et l’auteur revient généralement au même montant, en valeur absolue, que la rémunération perçue sur l’exploitation du livre papier.
Une question persiste néanmoins. J’ai pu observer, au cours de mes recherches, des disparités assez importantes entre les prix de vente des formats numériques, allant de 5 à 15€… Ce montant avoisine assez souvent celui d’une version de poche et peut même la dépasser dans certains cas. De quoi décourager les adeptes du numérique ! Ou alors, les encourager à rester sur le chemin des librairies ?

Les auteurs édités à compte d’éditeur sont-ils vraiment satisfaits de leur situation ?

Pour répondre à cette question, j’aimerais partager quelques chiffres avec vous. Pour vous aider à les comprendre, j’ai réalisé des petits graphiques. On aime les graphiques !

Mon expérience de l’édition à compte d’éditeur…

Personnellement, je me suis vue proposer un contrat à compte d’éditeur il y a quelques années pour mon tout premier tapuscrit (qui dort toujours dans un tiroir) par une maison d’édition locale. Ledit contrat présentait les éléments suivants :

  • Je ne percevais pas d’à-valoir.
  • Je cédais tous les droits patrimoniaux d’adaptation, de reproduction, de représentation, de traduction, mais conservais les droits de l’adaptation audiovisuelle ou du moins, elle devait donner lieu à un document distinct.
  • La durée du contrat était de trois ans.
  • Le premier tirage était prévu à 1000 exemplaires.
  • L’éditeur s’engageait à assurer la diffusion, la distribution et la vente de l’ouvrage par les moyens habituels.
  • Mes droits d’auteur s’élevaient à 7% du prix de vente hors taxes, déduction faite des retours éventuels. Ces droits d’auteur n’étaient dus que sur les exemplaires réellement vendus et à l’exclusion des exemplaires détruits par cas fortuit.
  • L’éditeur m’offrait 10 exemplaires pour mon usage personnel sur le premier tirage, avec la possibilité d’en acheter davantage en bénéficiant d’une réduction de 20% sur le prix public tout en touchant mes droits d’auteur.

C’est vrai, l’offre était alléchante, mais je dirais qu’elle est arrivée trop tard, près d’un an après l’envoi de mon tapuscrit, mais surtout, elle était soumise à conditions. On exigeait que je retravaille l’intégralité de mon ouvrage pour le diviser au moins en deux tomes. En définitive, je n’ai pas mené cette démarche à terme pour plusieurs raisons. Si cela vous intéresse, je vous invite à le découvrir dans l’article « Comment les maisons d’édition ont-elles fait de moi une romancière indépendante ? ».

Ce qu’il faut retenir…

33% des auteurs seulement vivent de
leurs ouvrages publiés à compte d’éditeur…

Par conséquent, n’oubliez pas que trouver un éditeur n’est que la première étape d’une aventure laborieuse et parfois peuplée de quelques déconvenues…. De plus, ne criez pas victoire parce qu’une maison d’édition vous propose un contrat à compte d’éditeur. Veillez bien à décortiquer le document avant de signer et surtout n’hésitez pas à poser des questions, montrez que vous connaissez le système, même si ce n’est que partiellement. Vous n’êtes pas des pigeons ! Le terme « compte d’éditeur » est magique et semble aussi alléchant qu’un fruit bien juteux, mais n’oubliez pas qu’il peut être véreux.

Il faut aussi comprendre que la qualité du roman à elle seule ne suffit pas à vous ouvrir les portes de l’édition traditionnelle. Votre ouvrage est produit commercial et doit avant tout entrer dans des cases. Alors avant de démarcher les maisons d’édition à compte d’éditeur, assurez-vous bien que votre bébé réponde correctement aux normes de l’édition. Ligne éditoriale, public ciblé, volume… Si ce n’est pas le cas, ne renoncez surtout pas ! Zéli, remets-toi, mon ami ! Ton tapuscrit est trop volumineux ou ne s’intègre pas dans les lignes éditoriales ? Et alors ?! Il existe d’autres moyens de présenter ton travail au grand public !

J’espère que cet article aura pu démystifier et quelque peu éclaircir cette jungle semée d’embûches qu’est l’édition traditionnelle. N’hésitez pas à me faire part de vos questions, nous tâcherons d’y répondre ensemble. Quant à mon ami Zéli, il a hâte de découvrir les autres systèmes d’édition, alors rendez-vous la semaine prochaine !

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Sources

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Mes experiences

Comment les maisons d’édition ont-elles fait de moi une romancière indépendante ?

Mon ami Zéli m’interroge souvent sur mon parcours d’autrice et il n’est pas le seul. Parmi toutes les questions, celle-ci se révèle très fréquente :

Pourquoi l’édition indépendante ?

Vous l’aurez bien compris avec ce titre, l’auto-édition n’était pas mon choix initial, mais soyons clairs, je n’ai aucun grief contre les éditeurs traditionnels.
Comme beaucoup d’auteurs novices et ignorants de toute la palette de solutions alternatives, j’ai voulu suivre le sentier bien tracé de l’édition traditionnelle et comme beaucoup d’entre eux, je me suis heurtée à des portes fermées, certes, mais aussi à des portes entrouvertes que je n’arrivais pas à franchir…

Tout a commencé comme ceci…

Comme vous le savez, l’écriture est une soupape vitale pour moi ! Je vous passe les détails clichés, contexte familial compliqué, enfant et adolescente introvertie, mais qui dissimule un volcan.
La cocotte minute, vous connaissez ? Je suis de cette espèce-là. Mon besoin d’écrire prend tout son sens, n’est-ce pas ?

Bref, si je fais le bilan, je dois comptabiliser une trentaine de récits inachevés — au bas mot ! — et deux tapuscrits en sommeil dans un tiroir. Pendant longtemps, cette passion est demeurée mon plus grand secret… parce qu’étonnamment, les personnes qui nous entourent sont plus facilement réceptives quand il s’agit d’évoquer un vague intérêt pour le football, qu’une passion dévorante pour l’écriture…

Tout a changé à l’âge de 21 ans, lorsque j’ai enfin osé me confier à mon compagnon… Ce fut un moment décisif dans ma petite vie bien rangée. Un grand moment de stress aussi…
Je me suis jetée à l’eau.
J’ai tout révélé… les fichiers cachés sur mon ordinateur, les clés USB, toutes les intrigues avortées à cause de toutes ces idées qui bourgeonnent…
Mon chéri a été parfait. Il a été ce dont j’avais besoin au moment où j’en avais besoin. Il m’a passé un savon à propos de mon système de sauvegarde informatique déplorable (ce sujet peut faire l’objet d’un autre article si vous le souhaitez), et il m’a surtout botté les fesses pour passer aux étapes supérieures, c’est-à-dire achever un roman, trouver au moins un bêta-lecteur et m’élancer sur le chemin de l’édition !

L’édition, cette jungle hostile.

Personnellement, je n’envisageais pas cette étape pour ce tapuscrit, je ne me sentais pas à la hauteur. De plus, il ne correspondait pas vraiment au genre que j’affectionnais et que je souhaitais développer puisqu’il avait été construit pour plaire à ma bêta-lectrice. Cependant, mes fans (se résumant à ma lectrice et mon compagnon) étaient unanimes, je devais tenter ma chance. L’idée de me confronter au regard des professionnels a été l’argument décisif. N’est-ce pas le désir de la plupart des auteurs du dimanche ? Tous ceux qui écrivent sur un coin de table et ne se sentent pas légitimes ?
Alors je l’ai fait.
J’ai cherché pendant des jours les éditeurs susceptibles d’accepter mon ouvrage dans leur catalogue. Le moins que l’on puisse dire, c’est que des offres en tout genre fleurissent partout, une véritable jungle hostile !
Connaissez-vous « Audace : l’annuaire des auteurs cherchant un éditeur » ? Il a été mon livre de chevet pendant des jours ! Des jours à éplucher, décortiquer, analyser pour lister les éditeurs « corrects », par là j’entends ceux proposant des contrats à compte d’éditeur (oui, j’étais jeune et pleine de préjugés comme tant d’autres personnes…).

Toutes mes investigations aboutissaient à la même conclusion, les contrats « à compte d’éditeur » constituaient le Saint-Graal des écrivains tandis que toute autre forme de contrat d’édition était inévitablement une arnaque.
Une fois ma liste établie, j’ai imprimé, relié mon tapuscrit à mes frais, parce qu’à l’époque la plupart des maisons d’édition exigeaient encore des documents papier, et procédé à plusieurs envois postaux, mais aussi par mail.
Et j’ai attendu.
J’ai attendu.
Longtemps.
Puis les lettres sont arrivées. Elles étaient un peu trop légères pour être concluantes. J’ai reçu précisément cinq courriers standards négatifs ne fournissant aucune explication sur les raisons du refus. La majorité des structures que j’ai contactées n’ont pas répondu. Seulement, un jour est arrivée une enveloppe kraft à soufflet d’un éditeur local.
Oui, oui, une grosse enveloppe !
Mes mains tremblaient tellement que je n’arrivais pas à l’ouvrir !
Que contenait-elle ? Le retour d’un comité de lecteurs, pardi ! Une copie double décortiquant mon récit dans les moindres détails. Imaginez mon excitation ! Le courrier joint énumérait les points positifs et soulevait quelques éléments à approfondir.
Enfin, je recevais une véritable expertise de mon travail !

De toutes petites cases…

Cette grosse enveloppe incluait un autre document, un contrat d’édition… à compte d’éditeur. Tous les éléments y étaient inscrits, la cession des droits, la prise en charge des frais d’édition par l’éditeur, la diffusion, la distribution, le pourcentage des droits d’auteur, le nombre d’exemplaires du premier tirage, le nombre d’ouvrages offerts, etc. La proposition était alléchante, vraiment alléchante. Ivre de joie, je me suis longuement entretenue au téléphone avec une personne qui m’a exposé les principales caractéristiques de mon récit en me précisant quelques détails à modifier dans mon intrigue. Finalement, après avoir légèrement tourné autour de pot, cette dame m’a annoncé que mon tapuscrit était beaucoup trop volumineux et donc pas rentable en l’état. Elle m’a expliqué qu’en l’éditant intégralement, un prix de vente à 25 € ne permettrait même pas d’amortir le coût de fabrication et que personne ne dépenserait un tel montant pour s’offrir le roman d’une inconnue…

Dans le domaine de l’édition, nous parlons en nombre de caractères, espaces compris, ou en nombre de mots. Pour vous donner un ordre d’idée, sachez que lorsqu’une maison d’édition accepte des volumes jusqu’à 600 000 ou 700 000 caractères c’est déjà beaucoup. Vous comprenez donc que mon ouvrage de plus d’un million de caractères ne rentrait pas dans les cases…

Je vous avoue que j’étais particulièrement démoralisée à cette annonce. Deux années de travail acharné pour construire mes personnages, tricoter un récit aux multiples péripéties et tout cela pour tout recommencer ? J’ai pourtant essayé. J’ai vraiment essayé de l’adapter. Hélas, il ne suffisait pas de couper le pavé en deux. Je devais remodeler toute la trame pour achever dignement un premier tome tout en conservant un contenu suffisamment consistant pour une suite. J’ai œuvré pendant des semaines avant de comprendre que mon intrigue ne se prêtait pas à une division et encore moins dans le délai imparti.
Je n’ai pas mené cette démarche à terme pour plusieurs raisons, d’une part la condition des 600 000 caractères n’était pas tenable, d’autre part, je dirais que cette offre est arrivée trop tard, presque un an après l’envoi de mon tapuscrit. Je travaillais déjà sur RÉSISTANCE qui correspondait bien mieux au genre que j’affectionnais et avec lequel j’envisageais un projet plus vaste s’étendant sur deux tomes. J’ai préféré me concentrer sur E16 en m’efforçant de me plier à cette norme des 600 000 caractères.

Même quand les portes de l’édition traditionnelle s’ouvrent, elles demeurent trop étroites…

E16, ce bébé trop imposant…

Malgré cette mise en garde, le récit d’E16 m’a également emportée et lorsque RÉSISTANCE a vu le jour, je me suis trouvée confrontée à la même problématique. Ce bébé pesait plus de 1 200 000 caractères, ce qui équivalait facilement à deux ouvrages…
J’ai de nouveau démantelé mon récit, pour réaliser rapidement qu’un autre découpage n’était pas envisageable. Je projetais déjà une série de deux tomes, qui s’est finalement transformée en trilogie, alors imaginez si j’avais dû diviser chacun de ces trois ouvrages ?
Pendant quelque temps, j’ai mal vécu cette situation ponctuée de doutes, aux prises une fois de plus avec ce satané syndrome de l’imposteur. Cependant, je voulais y croire, Hava, Tristan et Kyra méritaient que je me batte pour eux.
Qu’auriez-vous fait à ma place après deux années de travail acharné et l’envie irrésistible d’être lue et critiquée ?
Auriez-vous soumis votre ouvrage aux éditeurs traditionnels par acquit de conscience sans aucun espoir d’une réponse favorable ?
J’ai suivi une voie différente. J’ai commencé à fouiner et à distinguer des chemins parallèles. Ils étaient cachés, envahis par les broussailles et surtout sujets à controverse, mais j’ai pu constater qu’ils menaient bien à la même destination que le grand et beau sentier. J’y ai vu là une opportunité alternative pour présenter mes gros bébés à leurs parents d’adoption.

De multiples casquettes…

Auto-édition oui, mais pas n’importe comment. Au fil des années, j’ai apprivoisé ce système et appris les ficelles des différents métiers qui font tourner cette grosse machine qu’est le monde de l’édition. Aujourd’hui, je porte plusieurs casquettes, je suis autrice, j’effectue une première relecture/correction et j’analyse également le fichier final après la mise en page, juste avant l’envoi à l’impression.
Je suis l’inspectrice des travaux finis.

Mais je ne travaille pas seule…

Mon compagnon, grâce à son métier de chef de projets, a naturellement pris en charge tout l’aspect informatique. D’ailleurs, je le remercie pour ce site superbe. Il a également développé plusieurs programmes pour automatiser la phase de mise en page d’ordinaire très laborieuse.

Je suis aussi entourée d’un graphiste qui a élaboré les couvertures d’E16 et donne vie aux articles du journal d’un habile coup de crayon.

Je fais aussi appel à une équipe de trois personnes qui portent leur regard affûté sur mes écrits pour en chasser les coquilles et tout élément susceptible de vous importuner pendant votre lecture.

De mon côté, je travaille toujours pour optimiser ma méthode et écourter mes récits, je pense être sur la bonne voie et je ne désespère pas de me rapprocher des « normes » établies par le strict milieu de l’édition. Cependant, en attendant, dans ma situation, et tant que je n’ai pas complètement réglé mon problème de « volume », l’option de l’édition numérique et de l’impression à la demande reste la plus adaptée à mon profil. De plus, elle ouvre bien d’autres perspectives intéressantes, par exemple l’édition audio…

Mon petit Zéli s’inquiète… Il pense achever prochainement son manuscrit et commence à rêver d’édition, seulement de telles restrictions le préoccupent. Il aimerait approfondir le sujet des modes d’éditions. Vous aussi ? Super ! Dans ce cas, nous aborderons cette thématique dans les prochains articles.

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