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Les Plates-formes d’auto-édition (Partie 2)

Nous nous retrouvons pour finaliser notre analyse des plates-formes d’auto-édition. Ces structures proposent leurs services pour publier votre ebook et/ou une version brochée. Généralement, ces publications s’accompagnent d’une diffusion dans les marketplaces et/ou certaines librairies en ligne, voire un référencement chez Dilicom pour une visibilité auprès des librairies physiques.

Je rappelle qu’il ne s’agit pas d’une liste exhaustive, il existe beaucoup d’autres structures de ce genre. Je partage ici, celles que j’ai analysées pour l’édition de ma trilogie notamment. Je ne vous dirais pas laquelle choisir, vous devez décider en fonction de votre situation, de l’ouvrage que vous cherchez à publier, pour quel usage (destiné à la vente ou non ?), de vos objectifs à courts et/ou longs termes.

Qui sont-elles ?

Dans l’article précédent, nous avons passé à la loupe les offres proposées par Kobo Writing Life, Bookelis, Librinova et Books on Demand.

Aujourd’hui, regardons de plus près ce que nous proposent TheBookEdition, Kindle Direct Publishing et Lulu.com.

  • Quelles sont leurs prestations ?
  • Combien ça coûte ?
  • Quelle rémunération pour l’auteur ?

Vous trouverez ci-dessous les réponses que j’ai pu recueillir avec plus ou moins de difficultés.

TheBookEdition est une plate-forme d’auto-édition spécialisée dans l’impression de livres à la demande, leur atelier d’impression se situe à Lille.

La prestation initiale de TheBookEdition ne comprend que la fabrication du livre que l’auteur peut imprimer dans la quantité qu’il souhaite et se faire livrer pour les vendre par ses propres moyens. Il lui en coûte alors le coût de fabrication avec un tarif dégressif en fonction du nombre d’exemplaires commandés.

Distribution :

Côté distribution, l’auteur peut choisir une option complémentaire pour bénéficier d’une visibilité sur leur site. Les librairies inscrites peuvent alors commander l’ouvrage et TheBookEdition s’occupe de la réception des commandes, de l’impression et de la livraison. N’oublions pas que les libraires prélèvent une commission d’environ 30 % sur le prix de vente.

Il est également possible de souscrire à un abonnement pour une diffusion plus large via les grandes librairies en ligne (qui prélèvent aussi une commission de 30 %) pour 7,99 € par mois et par titre, sans engagement.

Au fil des années, TheBookEdition s’est également mobilisé sur le marché du numérique et propose la publication des ebooks gratuitement avec une visibilité sur leur propre librairie en ligne.

Services supplémentaires :

Leurs services s’étendent également à des prestations complémentaires sous forme de forfaits ou de packs.

  • De la correction simple à la réécriture approfondie : entre 2,90 € et 4,50 € pour 1000 signes.
  • Traduction : 18 € les 1000 signes.
  • Mise en forme du texte : 3,60 € les 1000 signes.
  • Deux packs possibles pour la création de la couverture : entre 149 € et 249 €
  • Divers services d’impression de supports/papeterie (marque-pages, flyers, kakémono…)
  • Conseils en communication (4 packs proposés) : entre 490 € et 575 €.

Quelle rémunération ?

Pour un livre numérique :
Pour la publication de l’ebook, TheBookEdition impose un premier prix pour les frais de stockage auxquels l’auteur ajoute la marge qu’il souhaite pour obtenir le prix de vente TTC.

Pour un livre papier :
Comme indiqué précédemment, TheBookEdition se rémunère grâce au coût de la fabrication sur le livre papier. La formule de base permet une visibilité chez les libraires qui prélèvent chacun une commission de 30 % sur le revenu de chaque vente. L’auteur peut donc calculer son revenu en fonction de la marge choisie (prix HT – coût de fabrication – commission libraire = marge de l’auteur).

Ma simulation :
J’ai réalisé une simulation sur TheBookEdition avec DISSIDENCE (le plus petit volume de la trilogie E16) et pour les mêmes caractéristiques que l’ouvrage vendu actuellement, le coût de fabrication TTC s’élève à 13,13 € (pour l’impression d’un seul ouvrage). Le vendeur prélève 30 % du prix HT. Dans cette simulation, pour percevoir une rémunération égale à celle que je reçois actuellement, je devrais fixer le prix de vente à près de 24,69 € TTC. À ce jour, il est vendu à 16,99 €. Bon, je me dois de rappeler que j’écris de très gros volumes équivalents à 2 livres en 1 (j’essaie de me soigner).

Initialement, l’offre de Kindle Direct Publishing se cantonnait à la publication numérique gratuite avec une visibilité sur le site d’Amazon.Cependant, au fil des années, grâce à l’émergence de l’impression à la demande, Amazon a pu conquérir sa part de marché du livre papier. Tout a commencé avec le service CreateSpace avant que le système migre complètement vers KDP qui centralise désormais les publications numériques et papiers pour une commercialisation exclusivement sur Amazon.

Chez KDP, il n’en coûte que le prix de l’épreuve pour permettre à l’auteur d’effectuer un dernier contrôle de la version papier avant sa mise en vente. Toutefois, le site prélève 30 % sur le revenu de chaque ebook et 40 % sur la version brochée.

Quelle rémunération ?

Pour un livre numérique :
Amazon prélève 30 % sur le prix du livre numérique, ce qui permet à l’auteur de toucher 70 % sur le prix de vente HT.

Pour un livre papier :
Pour la version brochée, Amazon s’octroie une commission de 40 %. La ventilation du prix de vente se décline ainsi : prix de vente HT – 40 % commission Amazon – coût d’impression = rémunération de l’auteur 20 % du prix HT. Oui, les frais d’impression sont bien prélevés sur la marge de l’auteur.

Ma simulation :
Pour plus de précisions, reprenons notre exemple de DISSIDENCE (format 15×23, papier crème simple, couverture mate et souple pour 485 pages). Son coût de fabrication s’élève à 6,42 €, le prix public hors taxes revient quant à lui à 16,10 € sur lesquels je gagne 60 % – le coût de fabrication. ([16,10 x 0,60] – 6,42 € = 3,24 € de redevance). Je précise toutefois que le prix de vente minimum imposé par Amazon est de 10,70 € ce qui est plutôt correct. L’auteur peut ensuite fixer son prix public selon ses objectifs. Pour ma part, mon désir étant avant tout d’être lue, j’ai fait le choix d’un tarif raisonnable.

Lulu.com est une entreprise d’auto-édition gratuite d’impression à la demande.
Leur mission principale est de fabriquer des livres que l’auteur peut imprimer dans la quantité qu’il souhaite et se faire livrer pour les vendre par ses propres moyens. Il est alors à sa charge de régler les frais d’impression et de port en fonction de la quantité qu’il commande.
Lulu propose aussi la création gratuite des ebooks.

Distribution :
Lulu propose deux modes de distribution, l’auteur peut commercialiser son livre broché sur la librairie en ligne de Lulu ou choisir une visibilité plus large via Amazon, Ingram ou le réseau Hachette Book Group.
Les ebooks en anglais peuvent également bénéficier d’une diffusion à plus large échelle.

Quelle rémunération ?

Pour un livre numérique :
Pour la vente des ebooks (en anglais) le revenu de l’auteur se calcule après déduction des frais de distribution au tarif HT. (prix de vente HT – frais de distribution) – commission Lulu 10 % = revenu de l’auteur soit à peu près 40 % du prix HT.

Pour un livre papier :
Lulu s’octroie 20 % sur le revenu de chaque vente et une fois le coût d’impression déduit.

  • Si l’achat s’effectue sur le site de Lulu, la rémunération de l’auteur se calcule ainsi (prix de vente HT – frais d’impression) – 20 % commission Lulu = revenu auteur.
  • Si le lecteur achète sur un autre site, des frais de distribution à hauteur de 50 % du prix de vente sont prélevés. Une fois le coût d’impression et les frais de distribution déduits, Lulu prélève aussi sa commission de 20 % sur le montant restant. L’auteur perçoit donc la dernière part. Dans l’exemple présenté sur le site de Lulu, le prix de vente est fixé à 15,99 € et le revenu de l’auteur s’élève à 3,78 €. Néanmoins, les caractéristiques du livre en question ne sont pas précisées.

Ma simulation :
À titre indicatif, j’ai effectué sur Lulu une nouvelle simulation pour mon roman DISSIDENCE (le plus petit volume de la trilogie E16) avec les caractéristiques les plus proches de celles de l’ouvrage que je vends actuellement, le coût de fabrication s’élève à 11,45 €. Lorsque vient le moment de fixer le prix public, Lulu m’impose un tarif minimum de 28,26 €. À ce jour, mon roman est vendu à 16,99, mais encore une fois, je rappelle que j’écris de gros volumes.

Petit récapitulatif pour y voir plus clair :

Les exemples cités ci-dessous sont basés sur les caractéristiques techniques de DISSIDENCE, tome 2 de la trilogie E16 et une commercialisation dans les librairies propres à chaque plate-forme. Pour élargir la commercialisation vers d’autres vendeurs, les coûts et revenus varient.

Livre numérique :

Abonnement
annuel
(à partir de)
L’auteur perçoit …%
du prix de vente HT
L’auteur perçoit …€
s’il vend son livre 4,99€ TTC
(soit 4,73€ HT avec TVA 5,5%)
BoD19€72%3.41€
Bookelis0€80%3.78€
Kindle Direct Publishing(1)0€70%3.20€
Kobo Writing Life0€80%3.78€
Librinova50€70%3,31€
Lulu0€40%1,89€
The Book Edition(2)0€NCNC
(1) KDP prélève 0.16€ sur le prix de vente HT au titre des frais de livraison du livre numérique. Les 70% sont donc calculés à partir de 4.73-0.16= 4.57€.
(2) The Book Edition impose des frais de stockage dont je ne connais pas le calcul. De plus, l’auteur choisit sa marge.

Livre broché de 485 pages

Abonnement
annuel
(à partir de)
L’auteur perçoit …%
du prix de vente HT
L’auteur perçoit …€
s’il vend son livre 16.99€ TTC
(soit 16.10€ HT avec TVA 5,5%)
BoD19€23.97%3.90€
Bookelis0€4.22%0.68€
Kindle Direct Publishing0€20.12%3.24€
Kobo Writing Life(3)0€NCNC
Librinova(4)40€NCNC
Lulu(5)0€NCNC
The Book Edition0€18.20%2.93€
(3) Kobo Writing life semble avoir un partenariat avec Bookelis mais les indications sur leur site ne permettent pas de remplir ce tableau de façon fiable.
(4) Librinova permet à l’auteur de choisir parmi plusieurs paliers de marge allant de 1€ à 2.50€.
(5) Lulu impose un prix de vente de minimum à 28€ TTC, prix auquel il faut rajouter la marge souhaitée par l’auteur. Le tableau ci-dessus se basant sur un prix de vente à 16.99€TTC, les informations sur Lulu ne peuvent être renseignées.

Cela fait beaucoup d’informations et je ne saurais que vous conseiller de découvrir leurs sites pour approfondir les éléments que je vous ai cités.
J’espère que cet article aura pu vous aiguiller quelque peu sur les différents services proposés par ces prestataires.

Cet article vous a plu ? Vous désirez découvrir d’autres informations utiles aux auteurs, des outils, des trucs et astuces ? Abonnez-vous à mon journal ! Zéli vous montre la marche à suivre tout en bas de la page.

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Les Plates-formes d’auto-édition (Partie 1)

Dernièrement, nous avons fait le point ensemble sur les différents modes d’édition. Nous avons listé les principales caractéristiques, les avantages et les inconvénients de chacun. À l’issue de ces recherches, mon petit Zéli a pris le chemin de l’auto-édition, mais entre nous, il est un peu dépassé le pauvre chou. Alors pour l’aider dans sa démarche, j’ai entrepris quelques petites recherches sur les plates-formes d’auto-édition.

Avant toute chose, sachez qu’il ne s’agit pas d’une liste exhaustive, il existe beaucoup d’autres structures de ce genre. Je partage ici, celles que j’ai analysées pour l’édition de ma trilogie notamment. Je ne vous dirais pas laquelle choisir, vous devez décider en fonction de votre situation, de l’ouvrage que vous cherchez à publier, pour quel usage (destiné à la vente ou non ?), de vos objectifs à courts et/ou longs termes.

Qui sont-elles ?

Nous les avons évoquées dans l’article sur l’Auto-édition, elles ont pour noms Lulu, Kobo Writing Life, Books on Demand, Kindle Direct Publishing, TheBookEdition, Librinova, Bookelis et bien d’autres.

Ces structures peuvent se révéler des appuis très solides. Elles proposent leurs services pour publier votre ebook et/ou une version brochée. Généralement, ces publications s’accompagnent d’une diffusion dans les marketplaces et/ou certaines librairies en ligne, voire un référencement chez Dilicom pour une visibilité auprès des librairies physiques.

Aujourd’hui, nous nous penchons sur Kobo Writing Life, Bookelis, Librinova et Books on Demand. Nous aborderons les trois autres dans un prochain article.

  • Quelles sont leurs prestations ?
  • Combien ça coûte ?
  • Quelle rémunération pour l’auteur ?

Vous trouverez ci-dessous les réponses que j’ai pu recueillir avec plus ou moins de difficultés.

Quelques détails…

Kobo Writing Life propose les publications numériques gratuitement avec une visibilité sur le site de la FNAC. De plus, pour rivaliser avec ses concurrents, KWL propose désormais l’édition d’une version papier grâce à un partenariat avec Bookelis.

Les auteurs de KWL peuvent y retrouver les services de Bookelis en bénéficiant d’un avantage de 20 % sur les frais d’impression et de 5 % sur les autres prestations proposées par Bookelis.

Les auteurs KWL peuvent également profiter du réseau de distribution Hachette Livre grâce au Pack Monde de Bookelis proposé au tarif préférentiel de 49 € au lieu de 156 €. Toutefois, la durée de mise en œuvre de ce pack demeure assez floue. Dans la FAQ de KWL, il est mentionné que cette distribution pour 49 € est valable par titre et à vie, mais ce détail n’apparaît pas sur le site de Bookelis où il n’est valable que 12 mois renouvelables (voir paragraphe consacré à Bookelis).

Quelle rémunération ?

Kobo Writing Life prélève 20 % sur le prix l’ebook, l’auteur perçoit donc 80 % du prix HT.

Pour la version brochée, les revenus peuvent se décliner ainsi :

  • Depuis la librairie Bookélis, l’auteur perçoit la marge qu’il définit lui-même en décidant du prix public (prix de vente public HT – coût de fabrication [prix auteur avec réduction de 20 %] = marge de l’auteur).
  • Depuis le réseau des autres libraires (pack de distribution via Hachette Livre), l’auteur perçoit 15 % du prix de vente public HT (après avoir dépensé 49,00 €).

Bookelis accompagne les auteurs dans leur démarche de publication en proposant une palette de services assez étendue. Ces prestations vont de l’expertise du manuscrit au soutien promotionnel en passant par la conception de la couverture et la distribution.

Les services se présentent essentiellement sous forme de forfaits :

Conception du livre :

  • Coaching d’écriture de 9 heures : 290 €
  • Correction du manuscrit : 1,79 € pour 1000 signes
  • Aide à la publication d’un livre papier : 49,00 €
  • Aide à la publication d’un ebook : 49,00 €
  • Pack pour les deux publications : 89,00 €
  • Création de la couverture — version papier : 149,00 €
  • Création de la couverture — version numérique :99,00 €
  • Pack pour les deux couvertures : 169,00 €

Distribution :

  • 3 packs valables 12 mois renouvelables et bénéficiant d’une dégressivité au fil des années et la souscription pour le 3ème roman est offerte : Entre 96,00 € et 156 € en fonction du pack choisi.
  • Référencement sur des plates-formes de mise en relation auteur/chroniqueurs pendant 3 semaines : 210 €
  • Accompagnement individuel sur la stratégie de communication : 590 €
  • Aide à la communication sur les réseaux par le biais d’un bilan en 3 étapes : 549 €
  • Pack promo salon (marque-pages, cartes postales, chevalet, présentoir…) : 65 €
  • Diverses campagnes publicitaires : entre 99 € et 250 €
  • Diverses interventions dans les médias : entre 49 € et 199 €

Quelle rémunération ?

Après avoir réglé les différentes prestations souscrites et le pack de diffusion choisi, l’auteur perçoit :

Pour un livre numérique :

  • Depuis la librairie Bookelis, l’auteur perçoit 80 % du prix de vente public hors taxes.
  • Depuis le réseau des autres libraires (Distribution Premium), il perçoit 50 % du prix de vente public hors taxes.

Pour un livre papier :

  • Depuis la librairie Bookelis : la marge qu’il définit lui-même en décidant du prix public [le prix de vente public HT – le coût de fabrication (prix auteur) = marge de l’auteur].
  • Depuis le réseau des autres libraires (pack de distribution via Hachette Livre) : 15 % du prix HT par exemplaire papier vendu.

Librinova propose des prestations sous forme de packs publication comme Bookelis. Dans les trois principaux, nous trouvons :

  • Pack Liberté : Création et commercialisation du livre numérique dans 200 librairies en ligne pendant 1 an avec en bonus l’adhésion au programme d’agent littéraire. Cette formule est valable 1 an pour un tarif variant de 50,00 € à 75,00 €.
  • Pack Librairies : Commercialisation du livre numérique et papier, en bénéficiant de la diffusion la plus large possible (200 librairies en ligne et 5000 librairies physiques), à cela s’ajoutent la création de la maquette imprimeur ainsi que deux exemplaires offerts à l’auteur et l’adhésion au programme agent littéraire. Le tout pour 395,00 € pour 1 an.
  • Pack étoile : Pack Liberté (pendant 1 an) + pack Librairies (pendant 1 an) + relecture/correction (avec le logiciel Robert Correcteur) + création couverture + création d’un visuel promotionnel pour réseaux sociaux + communiqué de presse et envoi à 10 blogueurs + suivi des ventes et commentaires lecteurs pendant 6 mois + 10 exemplaires offerts entre autres, pour 1 950,00 €.

Outre ces packages, Librinova propose différentes prestations complémentaires comme la création de la couverture, un service éditorial et promotionnel entre autres. Cependant, ce prestataire se démarque surtout par son programme d’agent littéraire qui permet ainsi à l’auteur de proposer son roman à plus de 100 éditeurs traditionnels. Il est ensuite possible d’accéder à des services supplémentaires en gravissant les paliers définis par le nombre de ventes.

Quelle rémunération ?

Depuis le juillet 2020, chez Librinova, après avoir payé le(s) pack(s), la rémunération de l’auteur se calcule de la manière suivante :

Pour un livre numérique :

  • Depuis la librairie en ligne de Librinova : l’auteur perçoit 70 % du prix de vente HT.
  • Depuis les 200 librairies en ligne : (prix de vente HT – 30 % ou 40 % pour le site de vendeur) – 20 % de commission Librinova = rémunération de l’auteur.

Pour un livre papier :
Le pack de commercialisation dans 5000 librairies (valable 1an pour 120 €) permet de sélectionner un « palier » parmi quatre propositions pour lesquelles l’auteur perçoit entre 1 € et 2,5 € par exemplaire vendu en fonction de l’option choisie.

Books on Demand gère, à partir d’un exemplaire, la publication d’ebooks, ainsi que la production et la distribution de livres imprimés à la demande.

Pour cela BoD propose 4 formules :

  • BoD Fun : Impression simple sans distribution. Tarifs dégressifs selon la quantité.
  • BoD Ebook : Publication des livres numériques gratuitement avec attribution de l’ISBN, accès à un logiciel de mise en page.
  • BoD classique : Publication aux formats papier et numérique avec attribution de l’ISBN et un référencement chez Dilicom. BoD gère aussi les commandes, les impressions et les expéditions pour un forfait de 19 € pour 1an.
  • BoD confort : Formule BoD classique à laquelle s’ajoutent l’accompagnement d’un professionnel pour toute interrogation concernant le manuscrit et 6 exemplaires de l’ouvrage pour 249 € pour 1an.

Il est possible de souscrire à d’autres services en plus de ces 4 formules :

  • Mise en page et construction de la maquette parmi un choix de 11 modèles à partir de 299 €.
  • Création de la couverture à partir de 99 €.
  • Relecture et correction entre 3 € et 6,50 € pour 1500 signes.
  • Pack idéal : BoD confort + mise en page de l’ouvrage et couverture personnalisée pour 749 €.
  • Marketing : Services presse, guide des réseaux sociaux, papeterie pour 49 € (marque-pages, affiches…), séance de dédicaces au Salon du livre 99 €, publicité à partir de 279 €.

Quelle rémunération ?

Pour un livre numérique :

  • 80 % du prix HT pour les ventes réalisées sur la librairie BoD.
  • 70 % du prix HT pour les ventes réalisées dans les autres librairies.

Pour un livre papier :
Je n’ai pas trouvé de précision sur les calculs et la ventilation du prix de vente, mais BoD offre la possibilité de faire une simulation avec des critères concrets. J’ai testé avec DISSIDENCE (le plus petit volume de la trilogie E16) en sélectionnant des caractéristiques similaires à l’ouvrage vendu actuellement.

Prix suggéré par BoD > 14,99 € :

  • Depuis la librairie de BoD, la rémunération de l’auteur s’élève à 2,36 € sur le montant HT.
  • Depuis les autres librairies, l’auteur perçoit 1,57 € du prix de vente HT.

Prix sélectionné pour la simulation
(identique au prix de vente actuel) > 16,99 € :

  • Depuis la librairie de BoD, l’auteur reçoit 3,90 € du prix de vente HT.
  • Depuis les autres librairies, la marge de l’auteur s’élève à 2,60 € du tarif HT.

Voilà pour la partie 1, dans le prochain article, nous observerons les offres de TheBookEdition, de Kindle Direct Publishing et de Lulu.com.

Cet article vous a plu ? Vous désirez découvrir d’autres informations utiles aux auteurs, des outils, des trucs et astuces ? Abonnez-vous à mon journal ! Zéli vous montre la marche à suivre tout en bas de la page.

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Auto-édition : Les pleins pouvoirs

Je suis ravie de vous retrouver pour étancher notre soif de réponses concernant cette jungle hostile que constituent les différents modes d’éditions.
Mon ami Zéli désespère et commence à baisser les bras… pourtant, je vous assure, son roman mérite vraiment de trouver ses lecteurs… et les lecteurs seraient enchantés de découvrir son travail.

Vous croyez également en votre roman ?

Il n’y a plus de place pour vous au sein de l’édition traditionnelle ? Et les offres proposant des contrats à compte d’auteur ne vous correspondent pas ?
Vous êtes prêt à retrousser vos manches pour aider votre roman à trouver ses lecteurs ?

Vous êtes au bon endroit.

Nous abordons aujourd’hui notre dernier mode d’édition qui est l’auto-édition et toute sa palette de possibilités.

L’auteur a tous les droits…

Contrairement à l’édition traditionnelle où l’auteur cède ses droits à l’éditeur, dans ce concept, il reste l’unique propriétaire de son ouvrage.
De plus, la propriété littéraire confère à tout auteur d’une œuvre de l’esprit le droit de la divulguer et d’en retirer un profit au travers du droit de reproduction qu’il peut exploiter par le biais de l’auto-édition. Il devient donc l’éditeur de son propre texte, il devient auteur indépendant. Ne vous y trompez pas, auteur-éditeur est un métier à part entière et surtout très complet.

Pas de droits d’auteur…

L’auteur-éditeur ne perçoit pas de droits d’auteur. Ses revenus résultent de la vente de ses livres. Généralement, un certain pourcentage est réservé à régler les taxes et impôts. Sur le taux restant, le ou les prestataire(s) sollicité(s) pour la commercialisation s’octroient également un pourcentage

Les avantages  ?

  • L’auteur conserve l’intégralité de ses droits.
  • L’auteur garde un contrôle total sur la conception du livre.
  • L’auteur peut proposer un ouvrage plus personnel, plus original ou n’entrant pas dans les cases de l’édition traditionnelle.
  • Il peut faire appel aux prestataires de son choix (ex : un illustrateur dont il apprécie le travail)
  • La rémunération peut s’élever jusqu’à 70 % du prix de vente.
  • La durée de commercialisation de l’ouvrage n’est pas soumise à la validité d’un contrat comme dans l’édition traditionnelle. L’auteur peut commercialiser son roman ad vitam si cela lui chante.
  • La commercialisation est très rapide (quand qu’elle peut s’étendre à plus d’un an par le circuit traditionnel).

Les contreparties  ?

Dans ce système, l’auteur-éditeur se doit d’être autonome sur tous les fronts. Il peut décider de tout réaliser lui-même ou bien faire appel à des tiers, comme des amis ou même des professionnels. Dans tous les cas, il demeure le chef d’orchestre.

  • Il se charge de la relecture/correction du texte.
  • Il réalise la maquette du livre ainsi que la couverture.
  • Il se charge de l’impression.
  • Il effectue les démarches administratives concernant la publication officielle comme les dépôts légaux.
  • L’auteur assure la promotion (service presse, publicité…).
  • Il organise ses interventions publiques (séances de dédicaces, salons).
  • Il assume la diffusion et la vente de son ouvrage.
  • Il doit tenir la comptabilité recettes/dépenses pour les déclarer aux services des impôts.

Ne pas confondre auto-édition
et auto-publication…

Étonnant ?
L’auto-publication consiste à diffuser tout simplement son écrit auprès du public généralement de façon gratuite. Certaines plateformes, présentées comme des réseaux sociaux, permettent d’offrir des écrits (achevés ou non) aux lecteurs de façon spontanée. Cette démarche n’inclut aucun service de relecture, de correction, de mise en page, d’illustration et de diffusion. Elle est donc accessible à tout le monde dans un moindre coût et dans un moindre effort, alors qu’avec l’auto-édition, comme son nom l’indique, l’auteur effectue un véritable travail d’éditeur.

Une réputation qui précède…

Le manque de reconnaissance est un aspect que l’on néglige parfois, mais qui peut constituer un inconvénient un peu lourd à porter, surtout au départ. Les étiquettes « médiocre » et « amateur » vous collent aux basques et sont chaudement entretenues par les professionnels du milieu.
Pour beaucoup d’éditeurs (surtout les anciens du milieu), le principe de l’auto-édition est une faute déontologique. Ils estiment que les textes auto-édités n’ont pas été choisis par les directeurs littéraires, les lecteurs des comités et qu’ils sont donc indignent d’apparaître sur le marché.
Toutefois, nous avons découvert lors de nos recherches passées, que beaucoup de bons ouvrages se font refouler parce qu’ils ne s’intègrent pas à la norme éditoriale ou parce qu’ils ne sont économiquement pas rentables en raison du marché de niche ciblé. Les ouvrages de nouveaux genres peuvent également se voir refermer la porte au nez en raison du risque financier encouru. J.K. Rowling a été rejetée par les maisons d’édition pendant dix ans avant de signer un contrat pour son jeune sorcier.

Par ailleurs, il n’est pas rare de voir un auteur auto-édité se faire approcher par une maison édition après avoir essuyé moult refus. Devons-nous comprendre que les avis des comité de lecteurs ne sont pas forcément représentatifs de l’opinion de l’ensemble des lecteurs français ?

N’oublions pas qu’il est aussi fréquent de voir des auteurs auto-édités ouvrir leur propre maison d’édition et contredire ainsi toutes les idées reçues… De plus, un certain nombre d’auteurs édités à compte d’éditeur choisissent l’indépendance après des années de déconvenue.

Trop de livres, pas assez de lecteurs…

D’aucuns prétendent que la conséquence directe à l’auto-édition est un excès du nombre de titres par rapport au nombre de lecteurs potentiels. Pourtant, les lecteurs français assidus peuvent dévorer plus d’une vingtaine de livres pas an…
Et si nous les laissions décider de ce qu’ils aiment, plutôt que de leur imposer ?

Les éditeurs traditionnels proposent de belles prestations et leurs différentes démarches sont bien rodées, mais ils représentent avant tout des entreprises lucratives que les ventes de livres auto-édités n’enrichissent pas… Les auteurs indépendants ont aussi la réputation de casser les codes, de remettre en question l’ordre établi ce qui, naturellement, ne peut pas être du goût de tout le monde.

Le problème récurrent…

Sans équipe pour tenir le front, il est parfois compliqué de soigner tous les aspects de l’édition…
Il fut un temps où les ouvrages auto-édités (souvent issus d’une impression numérique) souffraient d’une réputation de mauvaise facture face à l’impression Offset des éditeurs. Seulement, l’évolution des technologies offre désormais une impression de qualité égale. De plus, le système émergeant de l’impression à la demande a permis aux petites structures et aux indépendants de conquérir le marché du papier.

Il persiste toutefois une réelle contrainte, il s’agit des corrections orthographiques, typographiques, syntaxiques etc… Toute personne maîtrisant la langue est susceptible de commettre des erreurs sur un ensemble 400 pages. Et comme, la plupart du temps, l’auteur connaît son texte par cœur, le cerveau repère plus difficilement les fautes, notamment les coquilles.
Pour y remédier, plusieurs solutions sont possibles. L’auteur peut se munir d’un logiciel correcteur plus poussé que le standard de Word par exemple. Je pense notamment à Antidote qui est capable de relever les erreurs de langues, de typographie et les fautes de style (nous parlerons de cet outils plus en détails dans un autre article). Il peut également faire appel à un correcteur « humain », comme un ou des bêta-lecteur(s) à l’œil aiguisé et disposant d’une bonne maîtrise de la langue.

Plusieurs professionnels se sont même aventurés sur ce marché bien juteux. J’ai moi-même effectué des demandes de devis pour Délivrance. Pour ce tapuscrit de plus d’un million de caractères, j’ai reçus des devis allant de 1200 à plus de 4000€. Je me suis finalement tournée vers une maison d’édition locale qui m’a proposé une facture de 500€ pour une correction orthographique/typographique et le résultat est plus que satisfaisant.

Auto-édition oui, mais pas
n’importe comment.

Alors oui, la phase de relecture/correction est primordiale et ne doit pas être négligée, parce que si elle ne remet pas en cause la qualité de l’intrigue et la structure du roman, elle peut cependant décourager les lecteurs qui ne se priveront pas pour partager leur déception.

Concrètement, comment ça se passe ?

Le phénomène de l’auto-édition existe depuis les années 60, mais il a réellement pris son envol au début des années 2000 grâce au développement du marché du livre numérique. Depuis, de nombreuses plate-formes en ligne ont vu le jour pour aider ces auteurs parfois démunis devant l’ampleur de la tâche.

Simple et efficace…

L’auto-édition numérique libère l’auteur-éditeur des contraintes de l’impression du papier, de la diffusion par les réseaux traditionnels, ou de l’expédition par voie postale et permet un contact direct avec les lecteurs. Pour se faire, il vous suffit de télécharger un fichier Word (ou un fichier ePUB de préférence) de votre texte sur de nombreuses plates-formes spécialisées et votre roman sera disponible en ligne sous quarante-huit heures ! Ces libraires en ligne vous permettent ensuite de suivre l’évolution des ventes de votre ouvrage en créant simplement un compte auteur. De plus, au cours des dernières années, de nombreuses structures se sont imposées sur ce nouveau marché pour étendre l’offre à la publication papier. Une véritable révolution dans le domaine de l’auto-édition.

Qui sont-elles ?

Elles ont pour noms Lulu, Kobo Writing Life, Books on Demand, Kindle Direct Publishing, TheBookEdition, Librinova et bien d’autres… Ces plates-formes proposent leurs services pour publier votre ebook et même une version brochée pour certaines d’entre elles. Généralement, ces publications s’accompagnent d’une diffusion dans les marketplaces et/ou certaines librairies en ligne, voire un référencement chez Dilicom pour une visibilité auprès des librairies physiques avec prise en charge des commandes et de l’aspect logistique.

Ces structures peuvent se révéler des appuis très solides. Néanmoins, il incombe de nouveau à l’auteur de choisir avec soin son prestataire pour répondre au mieux à ses besoins.
Quel type de produits ?
Quel est le public visé ?
Comment l’atteindre ?
Nous analyserons plus en détail leurs prestations dans un prochain article.

Quelques graphiques pour éclaircir la répartition du prix HT d’un livre

Notes :
– Les pourcentages sur l’édition traditionnelle sont des moyennes communiquées par le Ministère Français de la Culture et de la Communication. Elles peuvent naturellement varier selon la catégorie éditoriale (art, bande dessinée, sciences humaines, encyclopédies…) et le format de l’ouvrage (beau livre, poche…), mais également selon les modalités de diffusion et de distribution du livre.
– Les pourcentages sur l’auto-édition sont observés sur un ouvrage broché de 500 pages publié via Kindle Direct Publishing et commercialisé 16€ HT.
– Une TVA à 5.5% s’ajoute au prix HT pour former le prix TTC.

Tout faire soi-même…

Un correcteur ou une solide équipe de bêta-lecteurs a lu, relu et corrigé à maintes reprises votre texte ?
Vous avez trouvé l’illustration idéale sur une banque d’image ?
Vous maîtrisez Photoshop ou GIMP pour confectionner la couverture de votre bouquin ?
Grâce à divers logiciels, vous avez pu établir une maquette bonne à imprimer de votre ouvrage ?
Alors vous pouvez aussi choisir l’option « do it yourself ».
Maintenant que vous avez tout ce qu’il faut sur votre clé USB, pensez à faire votre demande d’ISBN (voir l’article > Édition : Les démarches légales obligatoires) et filez voir votre imprimeur.

Vous avez désormais votre tirage en stock dans votre placard et il vous échoit alors d’assurer la diffusion, la distribution et la promotion de votre ouvrage. Vous pouvez donc démarcher les libraires pour leur proposer d’ajouter votre roman à leur catalogue. Vous pouvez aussi le référencer chez Dilicom notamment ou encore le proposer à la vente sur les marketplaces. Il faudra aussi vous organiser pour les expéditions postales vers vos lecteurs ou les points de vente. Ce sera l’occasion de leur envoyer en bonus une petite dédicace 😉 Au milieu de tout cela, il vous appartient aussi d’organiser vos interventions publiques (séances de dédicaces, salons).

En définitive…

Qui a dit que l’auto-édition était la solution de facilité ? Que nenni !
Certes, devenir auteur/éditeur ne s’apprend pas en un jour, il fut un temps, où les auteurs auto-édités manquaient d’informations et de moyens. Le travail qui pouvait en résulter (français approximatif, non-respect des bonnes pratiques de mise en page, couverture de mauvaise résolution, etc.) a terni la réputation de ces auteurs indépendants au fil des années.

Faut-il censurer les chanteurs débutant dans leur garage, le métro ou leur chaîne YouTube ? De Renaud à Ben Harper en passant par Téléphone, combien de grands artistes ont été découverts de cette manière ?

De nos jours, les aides à l’auto-édition fleurissent de partout (logiciels, structures spécialisées, free-lances). De nombreux professionnels se sont mobilisés sur ce marché pour accompagner ces auteurs désœuvrés, mais aussi pour éclaircir cet univers mystique et fermé de l’édition. Il est désormais à la portée de chacun de fournir un bon travail ou de se faire accompagner. Néanmoins, je ne vais pas vous leurrer, vous risquez de vous arracher les cheveux à bien des étapes et à moins que vous consacriez beaucoup d’énergie à la promotion de vos ouvrages, il est souvent difficile de se démarquer de tous les autres auteurs…
Nous avons vu précédemment que 67% des auteurs édités à compte d’éditeur étaient également contraints d’exercer une autre activité professionnelle pour vivre. Néanmoins, il se trouvent un certain nombre de romanciers auto-édités qui parviennent à vivre de leur écriture…

Quoi qu’il en soit, mon ami Zéli est plus déterminé que jamais. Maintenant qu’il a toutes les cartes en main, il va évaluer les différentes possibilités en fonction de ses attentes, du public ciblé et de ses ressources…

Et vous, pour quelle solution optez-vous ?

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Sources

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Mes experiences

Comment les maisons d’édition ont-elles fait de moi une romancière indépendante ?

Mon ami Zéli m’interroge souvent sur mon parcours d’autrice et il n’est pas le seul. Parmi toutes les questions, celle-ci se révèle très fréquente :

Pourquoi l’édition indépendante ?

Vous l’aurez bien compris avec ce titre, l’auto-édition n’était pas mon choix initial, mais soyons clairs, je n’ai aucun grief contre les éditeurs traditionnels.
Comme beaucoup d’auteurs novices et ignorants de toute la palette de solutions alternatives, j’ai voulu suivre le sentier bien tracé de l’édition traditionnelle et comme beaucoup d’entre eux, je me suis heurtée à des portes fermées, certes, mais aussi à des portes entrouvertes que je n’arrivais pas à franchir…

Tout a commencé comme ceci…

Comme vous le savez, l’écriture est une soupape vitale pour moi ! Je vous passe les détails clichés, contexte familial compliqué, enfant et adolescente introvertie, mais qui dissimule un volcan.
La cocotte minute, vous connaissez ? Je suis de cette espèce-là. Mon besoin d’écrire prend tout son sens, n’est-ce pas ?

Bref, si je fais le bilan, je dois comptabiliser une trentaine de récits inachevés — au bas mot ! — et deux tapuscrits en sommeil dans un tiroir. Pendant longtemps, cette passion est demeurée mon plus grand secret… parce qu’étonnamment, les personnes qui nous entourent sont plus facilement réceptives quand il s’agit d’évoquer un vague intérêt pour le football, qu’une passion dévorante pour l’écriture…

Tout a changé à l’âge de 21 ans, lorsque j’ai enfin osé me confier à mon compagnon… Ce fut un moment décisif dans ma petite vie bien rangée. Un grand moment de stress aussi…
Je me suis jetée à l’eau.
J’ai tout révélé… les fichiers cachés sur mon ordinateur, les clés USB, toutes les intrigues avortées à cause de toutes ces idées qui bourgeonnent…
Mon chéri a été parfait. Il a été ce dont j’avais besoin au moment où j’en avais besoin. Il m’a passé un savon à propos de mon système de sauvegarde informatique déplorable (ce sujet peut faire l’objet d’un autre article si vous le souhaitez), et il m’a surtout botté les fesses pour passer aux étapes supérieures, c’est-à-dire achever un roman, trouver au moins un bêta-lecteur et m’élancer sur le chemin de l’édition !

L’édition, cette jungle hostile.

Personnellement, je n’envisageais pas cette étape pour ce tapuscrit, je ne me sentais pas à la hauteur. De plus, il ne correspondait pas vraiment au genre que j’affectionnais et que je souhaitais développer puisqu’il avait été construit pour plaire à ma bêta-lectrice. Cependant, mes fans (se résumant à ma lectrice et mon compagnon) étaient unanimes, je devais tenter ma chance. L’idée de me confronter au regard des professionnels a été l’argument décisif. N’est-ce pas le désir de la plupart des auteurs du dimanche ? Tous ceux qui écrivent sur un coin de table et ne se sentent pas légitimes ?
Alors je l’ai fait.
J’ai cherché pendant des jours les éditeurs susceptibles d’accepter mon ouvrage dans leur catalogue. Le moins que l’on puisse dire, c’est que des offres en tout genre fleurissent partout, une véritable jungle hostile !
Connaissez-vous « Audace : l’annuaire des auteurs cherchant un éditeur » ? Il a été mon livre de chevet pendant des jours ! Des jours à éplucher, décortiquer, analyser pour lister les éditeurs « corrects », par là j’entends ceux proposant des contrats à compte d’éditeur (oui, j’étais jeune et pleine de préjugés comme tant d’autres personnes…).

Toutes mes investigations aboutissaient à la même conclusion, les contrats « à compte d’éditeur » constituaient le Saint-Graal des écrivains tandis que toute autre forme de contrat d’édition était inévitablement une arnaque.
Une fois ma liste établie, j’ai imprimé, relié mon tapuscrit à mes frais, parce qu’à l’époque la plupart des maisons d’édition exigeaient encore des documents papier, et procédé à plusieurs envois postaux, mais aussi par mail.
Et j’ai attendu.
J’ai attendu.
Longtemps.
Puis les lettres sont arrivées. Elles étaient un peu trop légères pour être concluantes. J’ai reçu précisément cinq courriers standards négatifs ne fournissant aucune explication sur les raisons du refus. La majorité des structures que j’ai contactées n’ont pas répondu. Seulement, un jour est arrivée une enveloppe kraft à soufflet d’un éditeur local.
Oui, oui, une grosse enveloppe !
Mes mains tremblaient tellement que je n’arrivais pas à l’ouvrir !
Que contenait-elle ? Le retour d’un comité de lecteurs, pardi ! Une copie double décortiquant mon récit dans les moindres détails. Imaginez mon excitation ! Le courrier joint énumérait les points positifs et soulevait quelques éléments à approfondir.
Enfin, je recevais une véritable expertise de mon travail !

De toutes petites cases…

Cette grosse enveloppe incluait un autre document, un contrat d’édition… à compte d’éditeur. Tous les éléments y étaient inscrits, la cession des droits, la prise en charge des frais d’édition par l’éditeur, la diffusion, la distribution, le pourcentage des droits d’auteur, le nombre d’exemplaires du premier tirage, le nombre d’ouvrages offerts, etc. La proposition était alléchante, vraiment alléchante. Ivre de joie, je me suis longuement entretenue au téléphone avec une personne qui m’a exposé les principales caractéristiques de mon récit en me précisant quelques détails à modifier dans mon intrigue. Finalement, après avoir légèrement tourné autour de pot, cette dame m’a annoncé que mon tapuscrit était beaucoup trop volumineux et donc pas rentable en l’état. Elle m’a expliqué qu’en l’éditant intégralement, un prix de vente à 25 € ne permettrait même pas d’amortir le coût de fabrication et que personne ne dépenserait un tel montant pour s’offrir le roman d’une inconnue…

Dans le domaine de l’édition, nous parlons en nombre de caractères, espaces compris, ou en nombre de mots. Pour vous donner un ordre d’idée, sachez que lorsqu’une maison d’édition accepte des volumes jusqu’à 600 000 ou 700 000 caractères c’est déjà beaucoup. Vous comprenez donc que mon ouvrage de plus d’un million de caractères ne rentrait pas dans les cases…

Je vous avoue que j’étais particulièrement démoralisée à cette annonce. Deux années de travail acharné pour construire mes personnages, tricoter un récit aux multiples péripéties et tout cela pour tout recommencer ? J’ai pourtant essayé. J’ai vraiment essayé de l’adapter. Hélas, il ne suffisait pas de couper le pavé en deux. Je devais remodeler toute la trame pour achever dignement un premier tome tout en conservant un contenu suffisamment consistant pour une suite. J’ai œuvré pendant des semaines avant de comprendre que mon intrigue ne se prêtait pas à une division et encore moins dans le délai imparti.
Je n’ai pas mené cette démarche à terme pour plusieurs raisons, d’une part la condition des 600 000 caractères n’était pas tenable, d’autre part, je dirais que cette offre est arrivée trop tard, presque un an après l’envoi de mon tapuscrit. Je travaillais déjà sur RÉSISTANCE qui correspondait bien mieux au genre que j’affectionnais et avec lequel j’envisageais un projet plus vaste s’étendant sur deux tomes. J’ai préféré me concentrer sur E16 en m’efforçant de me plier à cette norme des 600 000 caractères.

Même quand les portes de l’édition traditionnelle s’ouvrent, elles demeurent trop étroites…

E16, ce bébé trop imposant…

Malgré cette mise en garde, le récit d’E16 m’a également emportée et lorsque RÉSISTANCE a vu le jour, je me suis trouvée confrontée à la même problématique. Ce bébé pesait plus de 1 200 000 caractères, ce qui équivalait facilement à deux ouvrages…
J’ai de nouveau démantelé mon récit, pour réaliser rapidement qu’un autre découpage n’était pas envisageable. Je projetais déjà une série de deux tomes, qui s’est finalement transformée en trilogie, alors imaginez si j’avais dû diviser chacun de ces trois ouvrages ?
Pendant quelque temps, j’ai mal vécu cette situation ponctuée de doutes, aux prises une fois de plus avec ce satané syndrome de l’imposteur. Cependant, je voulais y croire, Hava, Tristan et Kyra méritaient que je me batte pour eux.
Qu’auriez-vous fait à ma place après deux années de travail acharné et l’envie irrésistible d’être lue et critiquée ?
Auriez-vous soumis votre ouvrage aux éditeurs traditionnels par acquit de conscience sans aucun espoir d’une réponse favorable ?
J’ai suivi une voie différente. J’ai commencé à fouiner et à distinguer des chemins parallèles. Ils étaient cachés, envahis par les broussailles et surtout sujets à controverse, mais j’ai pu constater qu’ils menaient bien à la même destination que le grand et beau sentier. J’y ai vu là une opportunité alternative pour présenter mes gros bébés à leurs parents d’adoption.

De multiples casquettes…

Auto-édition oui, mais pas n’importe comment. Au fil des années, j’ai apprivoisé ce système et appris les ficelles des différents métiers qui font tourner cette grosse machine qu’est le monde de l’édition. Aujourd’hui, je porte plusieurs casquettes, je suis autrice, j’effectue une première relecture/correction et j’analyse également le fichier final après la mise en page, juste avant l’envoi à l’impression.
Je suis l’inspectrice des travaux finis.

Mais je ne travaille pas seule…

Mon compagnon, grâce à son métier de chef de projets, a naturellement pris en charge tout l’aspect informatique. D’ailleurs, je le remercie pour ce site superbe. Il a également développé plusieurs programmes pour automatiser la phase de mise en page d’ordinaire très laborieuse.

Je suis aussi entourée d’un graphiste qui a élaboré les couvertures d’E16 et donne vie aux articles du journal d’un habile coup de crayon.

Je fais aussi appel à une équipe de trois personnes qui portent leur regard affûté sur mes écrits pour en chasser les coquilles et tout élément susceptible de vous importuner pendant votre lecture.

De mon côté, je travaille toujours pour optimiser ma méthode et écourter mes récits, je pense être sur la bonne voie et je ne désespère pas de me rapprocher des « normes » établies par le strict milieu de l’édition. Cependant, en attendant, dans ma situation, et tant que je n’ai pas complètement réglé mon problème de « volume », l’option de l’édition numérique et de l’impression à la demande reste la plus adaptée à mon profil. De plus, elle ouvre bien d’autres perspectives intéressantes, par exemple l’édition audio…

Mon petit Zéli s’inquiète… Il pense achever prochainement son manuscrit et commence à rêver d’édition, seulement de telles restrictions le préoccupent. Il aimerait approfondir le sujet des modes d’éditions. Vous aussi ? Super ! Dans ce cas, nous aborderons cette thématique dans les prochains articles.

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