Bonus Trilogie E16 :
2ème scène bonus

Avertissement : cette page pourrait vous révéler un élément clé de l'intrigue...

À découvrir après avoir lu DÉLIVRANCE.

Vivre ce n’est pas seulement changer, c’est continuer.
— Pierre LEROUX —

Liam

L’éclat du soleil levant filtrait à travers les voilages de la fenêtre et miroitait agréablement sur les murs de la chambre. La chambre que j’occupais depuis presque deux ans. Mon regard effectua un dernier tour d’horizon comme s’il souhaitait mémoriser chaque détail de cet endroit, comme si mon esprit désirait s’imprégner de cette ambiance tranquille et silencieuse sous la caresse réconfortante de l’astre matinal.

Il n’y avait plus rien. Plus aucun indice ne laissait deviner l’identité de la personne qui avait séjourné ici ces dernières années.

Je m’arrêtai finalement sur le sac de voyage trônant sur le lit. Il était gonflé de son contenu, mais sans plus, pourtant, il contenait l’intégralité de mes possessions. Je m’en emparerai, étonné de ne ressentir qu’une vague nostalgie.

Je gagnai le rez-de-chaussée d’un pas déterminé. Ma décision prise, je partais sans regret.

Au milieu de l’escalier, je pris conscience de l’atmosphère lugubre qu’il régnait dans la maison. Comme si elle retenait son souffle pour mon départ, comme si elle exprimait sa peine.

Dans le hall, je fus attiré par la lumière provenant de la cuisine. Sans surprise, j’y découvris Jonas, adossé à l’évier, les bras croisés et la mine sombre. À mon entrée, il leva les yeux, m’accorda un regard de circonstance.

— Allons, allons ! Je ne suis pas mort ! m’exclamai-je.

Je lui souris avec une facilité étonnante, constatai-je.

Pendant une seconde, j’observai cet homme que j’avais longtemps méprisé, puis respecté pour le voir devenir l’un de mes meilleurs appuis dans ce village que nous avions reconstruit à la sueur de notre front. Sans son uniforme, il n’avait plus rien du lieutenant Beaufroid hâbleur et exaspérant à souhait. Aujourd’hui, il présentait une allure plus naturelle, plus authentique. Il ne se cachait plus derrière ses manières et ses grands airs.

Il émit un rictus navré et s’avança à ma rencontre sur le seuil pour me gratifier d’une accolade amicale. Il semblait sincèrement ému par mon départ.

— Les hors-la-loi n’ont qu’à bien se tenir, me railla-t-il. Tu en as mâté des plus belliqueux.

Il faisait référence à ce psychopathe de Zkev qui rôdait encore dans la nature.

Après l’attaque, je m’étais promis de le pourchasser et de le neutraliser de façon… définitive. Cependant, je gardais ce détail pour moi. Je ne voulais pas inquiéter mes amis ni mes tout nouveaux supérieurs qui auraient les yeux braqués sur moi pendant un moment.

— Je te rappelle que dans l’immédiat, on m’envoie plutôt jouer les gardes du corps.

— C’est bien, ça va te changer et puis, tu verras du pays. Plus besoin de te préoccuper des clôtures. Plus de jérémiades intempestives, enchaîna Jonas.

— Ouais, la liberté ! renchéris-je.

Le rire de Jonas mourut sur son visage et son regard se fit plus lourd. Ce con était foutrement expressif, il ne nous avait pas habitués à cela avant notre installation ici. Cet abruti semblait capable de percevoir bien des secrets, un peu comme Jazz…

— Ton humeur morose et ton sérieux affligeant vont peut-être me manquer finalement, reprit-il, les yeux rieurs. Reviens nous voir de temps en temps.

— Je verrais ce que je peux faire…

Ma phrase resta en suspens parce qu’un mouvement derrière Beaufroid attira mon attention. Je savais qu’il ne s’agissait pas de Steve qui m’avait fait ses adieux la veille au soir. À cette heure, il veillait sur le sommeil de sa femme enceinte. Il ne pouvait s’agir que de…

Elle apparut sur le côté, en retrait, les yeux timidement baissés.

— Bon, j’ai du boulot si tu veux pouvoir décoller dans une demi-heure, lança Jonas en me claquant l’épaule.

Là-dessus, il me contourna pour rejoindre le vestibule et quitter la maison.

Sitôt qu’il eut disparu de mon champ de vision, mon attention se riva sur Hava.

Comme à son habitude, elle portait un jeans coupé et effiloché au-dessus des genoux assorti d’un débardeur un peu large pour elle. Et elle fixait ses pieds. Comme autrefois dans le complexe de la division de Rennes, lorsque tous lui crachaient leur venin au visage.

La fille apathique, imperturbable et détachée de tout qui avait emménagé au village avait disparu au profit de la jeune femme douce, sensible et peu sûre d’elle que j’avais rencontrée il y a une éternité, me semblait-il.

Elle s’était réveillée. Elle était revenue parmi les vivants.

Un exploit dont je ne pouvais me vanter, songeai-je amèrement.

Comme je ne disais rien, elle osa un coup d’œil nerveux dans ma direction.

— Je ne veux pas que tu t’en ailles, avoua-t-elle dans un souffle. Je n’ai jamais voulu ça.

— Je sais. Je ne pars pas à cause de toi, affirmai-je. Je le fais pour moi.

Elle releva subitement les yeux pour me scruter de ses deux lagons profonds. Nous nous dévisageâmes pendant de longues secondes… jusqu’à ce que des larmes lui échappent.

— Je suis tellement désolée, murmura-t-elle d’une voix brisée. J’ai vraiment souhaité être celle que tu voulais…

Je fronçai les sourcils, je détestais toujours autant la voir se torturer. Je la rejoignis d’une foulée et saisis sa main tremblante et glaciale malgré les températures estivales.

— Arrête, grommelai-je en serrant ses doigts. Tu t’es toujours laissée déborder par tes émotions. Tu es comme ça et ça fait partie de ton charme. Je ne t’en veux pas. C’est vrai, j’ai rêvé d’être celui qui te redonnerait le sourire…, mais je crois que, dans le fond, j’ai toujours su…

Je m’étais laissé emporter par ma colère, ma jalousie et ma peur de la perdre. En voyant Warley débarquer, j’avais su. J’avais immédiatement compris qu’il ferait voler en éclats notre équilibre précaire. Et j’avais merdé. Sur toute la ligne.

Jazz et Jonas avaient, eux, perçu en lui la promesse d’un avenir plus radieux pour leur amie alors que je m’étais montré égoïste.

— Je savais que tu avais besoin de lui. Et j’ai su que tout était fini entre nous dès l’instant où je l’ai vu franchir le seuil de mon bureau.

Tout était fini entre nous.

Maintenant, avec le recul, je n’étais pas certain qu’il n’y ait jamais eu quoi que ce soit « entre nous ». Je m’étais simplement laissé bercer par cette illusion.

— Tu vas devoir prendre les choses en main ici, lançai-je en changeant de sujet pour apaiser son malaise et sa peine. Ou sinon Warley aura vite fait de coller son poing dans la tronche d’un pontife de la FM.

Elle rit à travers ses larmes et mon cœur se gonfla en entendant ce son disparu depuis trop longtemps.

— Tu vas me manquer, articula-t-elle difficilement en recouvrant son sérieux.

Je l’enlaçai, sans arrière-pensées, et embrassai affectueusement son front.

Elle me rendit mon étreinte et ma gorge se noua, mes yeux me brûlèrent.

— Tu me manqueras aussi, murmurai-je tant ma voix me faisait défaut à cet instant. Plus que nul autre. Mais je dois partir, ajoutai-je après une seconde. Je n’ai jamais voulu de tout ça…

Ma respiration devint plus heurtée, mais paradoxalement, mon esprit m’apparaissait plus clair que jamais.

— Toutes ces responsabilités…, repris-je maladroitement. Être à la tête de tout le monde… Je n’ai jamais voulu ça. Je ne suis pas fait pour ça… Warley est taillé pour ce poste, enchaînai-je. Je sais qu’il fera du bon travail et les gens l’aimeront, tu verras. Tout le monde finit par le respecter et l’admirer. Moi, j’ai besoin d’air. J’ai passé la majorité de ma vie enfermé dans un bureau derrière des écrans. Maintenant, je veux vivre et découvrir le monde.

Les yeux baissés, Hava cilla puis m’adressa un coup d’œil médusé.

— Tu penses vraiment pouvoir être heureux ainsi ? À courir le monde dans une chasse à l’homme perpétuelle ? Sans foyer, sans attaches ? À affronter des horreurs que je n’ose même pas imaginer ? Et tu affirmes ne plus vouloir diriger quoi que ce soit, mais tu seras à la tête d’une unité militaire…

Je lui souris avec indulgence. Essayait-elle vraiment de me dissuader ? Je l’avais connue plus maligne, plus subtile. Quoi qu’il en soit, sa démarche m’attendrissait.

— Si cette chasse à l’homme permet de rendre le monde plus sûr, alors j’y contribue sans hésiter. Quant à mon foyer… il a été enseveli sous des bombardements.

Les yeux d’Hava s’écarquillèrent et parcoururent mon visage comme si elle cherchait à y lire la vérité. Une vérité que je taisais depuis deux ans.

J’avais déployé une énergie considérable pour reconstruire et sécuriser cet endroit afin d’en faire une forteresse protectrice où il faisait bon vivre. Une forteresse pour les protéger tous. Pour la protéger elle. Cependant, je réalisais désormais que je n’y avais jamais vraiment trouvé ma place. Ma vie ici n’avait été constituée que de parades, d’analyses, d’anticipation, de consensus, de décisions cruciales et d’une maîtrise de tous les instants. Depuis deux ans, il m’était interdit d’avoir tort, de me tromper, de commettre des erreurs, de me détendre, de laisser tomber le masque solennel, de faiblir… tout simplement.

Tout cela devait changer.

— Pour ce qui est de diriger une unité militaire… cela me paraît un jeu d’enfant comparé à ce village. Après tout, ils ont globalement suivi les mêmes formations et ils sont soumis à une discipline militaire qui me changera agréablement des civils réfractaires ou trop curieux.

Troublée, Hava me fixait tandis que des larmes isolées coulaient encore sur ses joues.

— Tu sembles avoir bien réfléchi à la question, remarqua-t-elle d’une petite voix.

— Naturellement, je ne prends jamais de décision hâtive, tu devrais le savoir.

De nouvelles larmes voilèrent ses deux lagons aigue-marine. Elle les essuya, inspira profondément pour les chasser avant de revenir à moi.

— Je te souhaite de trouver ce que tu cherches et n’oublie pas que tu auras toujours un foyer et une famille ici.

Cette fois, ma gorge se serra et mes tripes se nouèrent. Je déglutis pour repousser mon trouble.

Malgré moi, je lâchai mon sac pour l’enlacer et la presser contre mon cœur. Pendant une seconde, elle se crispa de surprise, puis se détendit pour s’accrocher à moi. Je l’entendis respirer fortement contre mon torse. Ses épaules tressautaient, secouées de sanglots qu’elle réprimait.

***

À l’extérieur, la chaleur régnait déjà en maître alors qu’il n’était pas six heures du matin. Toutefois, d’imposants nuages sombres s’amoncelaient à l’horizon et l’air s’était alourdi au cours de la nuit, devenant fortement poisseux. Un orage se préparait.

Le convoi occupait toute la route principale en terre battue qui desservait la place près de la mairie. Et quel convoi ! Un bus, cinq engins de patrouille, trois blindés équipés de mitrailleuses et environ quatre-vingts soldats sur le départ.

Je fus légèrement étonné de découvrir tant de résidents auprès d’eux. Je n’imaginais pas que cette unité itinérante de têtes brûlées ait côtoyé par le passé autant de personnes de mon entourage. En remarquant plusieurs ferventes embrassades, je compris que certains étaient même très proches et trop longtemps perdus de vue.

Parmi cette foule dispersée pour plus d’intimité, je repérai rapidement Warley entouré d’Ellis, Tom et ce gamin toujours fourré avec eux, Rémy Allard, si je me souvenais bien. Ce gosse avait séjourné dans une des cellules de la base de Rennes avant d’aider Brice à entrer dans Albiréo. Les adieux semblaient difficiles à en juger par les expressions choquées des trois militaires. Rien d’étonnant à cela puisque Tristan n’avait communiqué son départ à ses soldats que la veille, une fois toutes les formalités réglées avec le Conseil National.

À cette distance, le môme paraissait particulièrement contrarié. Mon impression se confirma lorsque Warley porta son attention sur lui et qu’il se détourna, tel un gamin boudeur. Plutôt que de saluer son officier sortant, il marcha dans ma direction d’un pas décidé. La mine sombre, le regard assassin et vêtu de son uniforme noir, il semblait prêt à défoncer tout obstacle.

D’instinct, je me préparai à son assaut. Je me tendis, campai mes pieds dans la terre et bandai mes muscles pour une éventuelle riposte. Je me demandai vaguement si d’autres personnes me réservaient un tel accueil, puis me rappelai que je devais rapidement asseoir mon autorité afin que les efforts de Warley pour unifier cette équipe ne soient pas vains.

Je n’eus cependant pas le loisir d’opérer tout de suite avec ce morveux parce qu’Hava s’interposa en surgissant subitement devant l’effronté.

— Rémy Allard ?

Le gamin se figea et cilla, troublé, en dévisageant la jeune femme qui m’accompagnait. Puis la compréhension se peignit sur son visage.

— Hava ?! Merde… Je n’arrivais pas à le croire quand on m’a dit que tu étais ici.

Hein ?! Ils se connaissaient ?

Bien sûr. Ils avaient tenté d’échapper à l’armée du Gouverneur Delalande ensemble et ce Rémy était un vieil ami de Logan… 

— Je suis contente de voir que tu vas bien. Je ne pensais pas que tu te serais réengagé. Il me semblait que la discipline militaire n’était pas ton fort.

— Ouais, je sais, répondit Rémy d’un air gêné en se frottant la nuque. Mais c’est tout ce que je sais faire, alors quand Tristan s’est engagé, je n’ai pas hésité. Je savais qu’avec lui, ça ne serait pas aussi terrible qu’avant.

— Oui, j’imagine que des semaines enfermés ensemble dans un cagibi, ça rapproche.

— Ouais, je croyais aussi…, bougonna-t-il la mine sombre. J’aurais préféré qu’il nous parle avant de son projet de s’installer, ajouta-t-il plus sérieusement après un silence.

Je sentis presque Hava sursauter à mes côtés.

— Ce n’était pas anticipé ! protesta-t-elle avec un peu trop de véhémence.

— Et si tu m’avais laissé une minute, j’aurais pu t’expliquer ça plus en détail, intervint une voix grave dans notre dos.

Hava et Rémy firent volte-face pour se tourner vers Tristan, mais pour ma part, je choisis de m’éloigner pour rejoindre le véhicule de tête.

Je fus néanmoins intercepté par plusieurs silhouettes qui se matérialisèrent devant moi, se massèrent tout autour. Je reconnus des visages familiers. Des soldats, certes, dont Herman, mais aussi beaucoup de civils. La plupart appartenaient aux premières vagues de colons, nous avions affronté un certain nombre d’obstacles ensemble. Je reçus plusieurs accolades et embrassades qui me désarçonnèrent. On prononça des mots tels que « grand dirigeant », « droiture exemplaire » et même une remarque troublante « sauveur de toute une génération ». Ils s’exprimaient avec tellement de ferveur, de dévotion que ma poitrine m’oppressa subitement. Je peinai à recouvrer mon souffle pendant une seconde. Je me surpris à serrer des mains avec ardeur et à répondre à des étreintes sans pudeur, moi qui conservais une distance constante avec mon entourage depuis que j’avais endossé mon nouveau rôle. 

Finalement, tous mes amis reculèrent, éloignés par la foule de soldats qui embarquaient, pressés par le temps.

D’instinct, et par habitude sans doute, je cherchai Hava des yeux parmi tous les visages agglutinés sur la chaussée. Je la repérai rapidement aux côtés d’une haute silhouette. Les yeux larmoyants, elle me rendit mon regard. Un regard qui en disait long.

Notre route commune s’arrêtait ici et maintenant.

Après toutes ces épreuves.

Pendant une seconde, je me remémorai l’adolescente de 12 ans cachée derrière ses mèches rousses. La jeune fille émerveillée par les constellations. Un vrai rayon de soleil…, le plus beau souvenir de mon existence au Centre d’Edasich.

Ma gorge se noua, je déglutis avec difficulté.

À cet instant, un bras massif enveloppa ses épaules. Elle répondit immédiatement à ce geste.

Le lien fut rompu.

Je levai les yeux et rencontrai l’œil insondable de Warley.

Je savais qu’il ne ressentait aucune animosité à mon égard. J’étais seul responsable de notre différend récent. Ma jalousie m’avait empêché d’accueillir ce vieil ami comme je l’aurais dû. Peut-être aurais-je pu réparer…, si j’étais resté.

Aujourd’hui, l’étincelle d’amitié qui avait pu exister entre nous avait disparu.

Nous échangeâmes un simple hochement de tête. Un hochement de tête entendu.

Je tournai les talons et pris place aux côtés de Tom Duffray.

J’étais le dernier, bien que silencieux, le moteur tournait déjà.

Je n’avais pas refermé la portière que le convoi s’ébranlait en direction de la sortie du village.

Nous croisâmes plusieurs personnes éparpillées le long du chemin principal. La plupart d’entre eux nous adressèrent des signes de la main. Certains pleuraient quand ils m’identifiaient dans le véhicule de tête.

Mon départ devait leur paraître si précipité…

Le Conseil National n’avait pas hésité en découvrant la défection de Tristan. J’ignorais comment, mais le commandant Warley n’était visiblement pas soumis aux mêmes contraintes que les autres. Avec mes états de services irréprochables et le travail que j’avais accompli ici — même si j’étais surtout bien entouré —, le poste m’avait été proposé après que j’eus manifesté mon désir de rejoindre les rangs. D’aucuns prétendirent que me nommer à la place de Warley était une évidence, mais je les soupçonnais surtout de manquer d’officiers et ma soudaine disponibilité s’était révélée commode.

Les maisons mitoyennes, égayées de jardinières fleuries, défilaient devant mes yeux. J’aperçus finalement l’ouverture principale et son portail en bois tellement fragile, mais qui pourtant tenait encore debout après la bataille survenue quatre jours plus tôt.

Quand le convoi le franchit, mon torse se gonfla d’orgueil. J’étais fier de ce que nous avions accompli ici.

Nous traversâmes rapidement la zone tampon, méconnaissable à cause de ses multiples cratères engendrés par les explosions des mines lors de l’attaque.

Je me refusai à regarder cela. Je ne voulais pas emporter ce souvenir et ce goût d’inachevé. Je lorgnai plutôt dans le rétroviseur latéral. Le portail et les grilles s’éloignaient, disparaissaient progressivement. Et bizarrement, plus la distance augmentait et plus le poids s’allégeait dans ma poitrine.

Un poids dont je n’avais jamais vraiment eu conscience jusqu’à ce qu’il s’évapore.

Je détournai finalement le regard et un sourire se dessina sur mes lèvres.