Six Pieds sous Terre 1- Antrum et 2- Gaïa

De Megära Nolhan
[Dystopie]

Cette dystopie nous plonge littéralement six pieds sous terre, à Antrum, où nous rencontrons Jaleena et découvrons le régime totalitaire qui régit l’existence des derniers humains. Régime totalitaire oui, mais avec son lot de privilégiés bien sûr. Et naturellement, notre héroïne se situe dans l’autre groupe ou il faut travailler dur pour gagner l’oxygène nécessaire pour la journée.

À 20 ans, Jaleena est une jeune femme déterminée par la force des choses, parce qu’à Antrum les jours se suivent… et se ressemblent, inlassablement. Son objectif ? Rejoindre le confort du niveau 4 avec sa grand-mère, son unique parente, en intégrant le cursus de médecine. Elle essaie depuis trois ans, cela force l’admiration, mais comment pourrait-elle faire autrement ? Entre ça et se laisser dépérir progressivement… De plus, son tempérament à vouloir aider autrui la pousse à se dépasser et à commettre quelques entorses au règlement… Très bien campée, c’est une héroïne attachante, bien qu’un brin morose au début.

Les personnages secondaires contribuent à modeler l’univers, à renforcer l’ambiance oppressante et les enjeux.

Mention spéciale à Ezra. Il fut pour moi le personnage secondaire le plus intéressant dans le sens où j’ai passé la série à tenter de le cerner (ainsi que l’exaspérante Laora, je dois avouer). Le parti des autres protagonistes est très clair, mais Ezra apporte toujours son lot de surprises. Je n’arrivais pas à anticiper ses actions ni à comprendre ses intentions. J’aurais aimé le découvrir plus en détail.

Dans le tome 1, Megära excelle vraiment à instaurer cette atmosphère haletante, oppressante. C’est poignant et les injustices m’ont également noué les tripes.

L’ambiance diffère un peu dans le tome 2  »Gaïa ». L’heure est plutôt à la rébellion et Jaleena est parfaite dans son rôle d’infiltrée. Les enjeux prennent une autre dimension. Le tic-tac ne se décompte plus en inspiration et expiration, là nous craignons plutôt les sautes d’humeur de la partie adverse avec un leader à la gâchette facile. On tremble, on retient son souffle et on tourne les pages toujours plus vite.

À mon sens, le rythme est plutôt bien mesuré. L’action est présente pour maintenir un apport en adrénaline, mais les protagonistes ont aussi le temps de dialoguer et de développer leurs relations.

L’univers est bien construit, du moins je n’ai eu aucune difficulté à plonger dans les abysses asphyxiants d’Antrum.

L’action se précipite à la fin de la saga et le compte à rebours résonne à chaque page. Le final de cette duologie m’a amenée où je l’imaginais. Ce n’est pas un happy end à l’image des contes de fées parce qu’on ne peut pas sortir indemne de ce genre d’épreuves, mais c’est une vraie fin crédible comme je les aime.

« Six pieds sous terre » fait partie de ces séries que j’ai englouties en soixante-douze heures (je ne vous raconte pas les cernes !) et qui m’ont trotté dans la tête pendant des jours, alors je vous encourage vivement à la découvrir.